Archives

Aménagement - Le "Grand Paris" s'invite dans l'enquête publique sur le Sdrif

L'enquête publique sur le schéma directeur de la région Ile-de-France (Sdrif) va démarrer lundi 15 octobre, a annoncé la région qui ne pourra plus communiquer sur ce document très controversé pendant la durée de l'enquête, jusqu'au 8 décembre. Les Franciliens pourront ainsi se rendre dans les 187 mairies, préfectures et sous-préfectures mises à leur disposition pour qu'ils puissent donner leur avis. Cette enquête vient couronner un processus qui a duré plus de quatre ans et qui a vu l'Etat et la région s'opposer vivement au cours des derniers mois. Dans un avis du 19 septembre joint à l'enquête publique, le préfet de la région, Pierre Mutz, a en effet émis de "fortes réserves", estimant que le document n'était "pas à la hauteur des perspectives de développement économique de l'Ile-de-France". La principale pomme de discorde entre les deux parties tient aux transports. Le préfet reproche à la région de contester sept grands chantiers autoroutiers. Ce à quoi Jean-Paul Huchon, le président du conseil régional, a répliqué que Nicolas Sarkozy devrait profiter du Grenelle de l'environnement pour lancer un grand programme de transports en commun. Or, la région devra amender le schéma en tenant compte des résultats de l'enquête pour une adoption finale avant l'été 2008. Mais c'est l'Etat qui aura le dernier mot, puique le Sdrif devra encore faire l'objet d'un décret en Conseil d'Etat. Les divergences d'hier pourraient donc bien être enterrées, d'autant qu'en filigrane de ce projet d'aménagement à l'horizon 2020 se pose la question du "Grand Paris". Une idée souhaitée par le président de la République mais aussi partagée par Jean-Paul Huchon, alors que le maire de la capitale, Bertrand Delanoë, se montre, lui, fidèle à la "conférence métropolitaine", nettement moins ambitieuse sur les relations entre Paris et sa banlieue. Le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, a invité jeudi 11 octobre les maires d'Ile-de-France à participer à des groupes de travail sur le projet, en admettant toutefois que le nom de "Grand Paris" n'était pas très adéquate et qu'il serait nécessaire, le moment venu, "d'engager collectivement une discussion pour choisir une autre dénomination qui témoigne d'un réel équilibre entre Paris et son agglomération". Si Paris vaut bien une messe, le Grand Paris, lui, vaut bien quelques concessions.

M.T.