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Aménagement - La révision du Sdrif vire à la foire d'empoigne entre l'Etat et la région

Le conseil de Paris a adopté mardi 17 juillet le projet de révision du schéma directeur de la région Ile-de-France (Sdrif) dans un climat de friction entre l'Etat et la région. Ce document, adopté en février par le conseil régional d'Ile-de-France, fait actuellement l'objet d'une large consultation de tous les départements et des acteurs économiques de la région. Mais la procédure a viré à la foire d'empoigne fin juin quand le chef de l'Etat a relancé l'idée d'un "Grand Paris" liant la capitale et sa banlieue et appelé à repenser "l'organisation des pouvoirs" dans la région.
Le Premier ministre, François Fillon est ensuite intervenu jeudi 12 juillet auprès du président du conseil régional Jean-Paul Huchon pour lui demander de surseoir à l'enquête publique dont il venait de signer l'arrêté d'ouverture. Cette enquête devant avoir lieu du 15 octobre au 8 décembre. Dans son courrier rendu public lundi, le Premier ministre estime que le projet n'est pas en l'état "compatible" avec l'objectif de "traduire une véritable ambition politique".
Pour l'Etat, le Sdrif, qui prévoit notamment la création de 60.000 logements par an, n'est pas à la hauteur des enjeux pour l'Ile-de-France. "Il s'agit d'une part de la place de la région parisienne en Europe, dans un contexte de vive compétition entre les grandes métropoles, mais aussi, d'autre part de l'amélioration des conditions de vie des Franciliens dans une réelle optique de développement durable", estime le Premier ministre.
Entre anti et pro, ce projet de révision du Sdrif, qui pour la première fois est de la compétence de la région, prend des allures d'affrontement politique entre la droite et la gauche. Principales pommes de discorde : l'équilibrage entre l'Est et l'Ouest, la suspension de l'extension du pôle de La Défense et le retrait du projet de liaison rapide CDC-Express.
Le soutien du conseil de Paris intervient alors que trois départements (Hauts-de-Seine, Yvelines, et Val-d'Oise) ont déjà émis un avis défavorable, de même que les chambres de commerce de Paris et d'Ile-de-France, le ministère de l'Ecologie, lui, s'étant limité à un avis réservé, le 6 juillet. 
Si l'Etat ne peut légalement interrompre la procédure, il peut refuser de signer le décret en Conseil d'Etat nécessaire à la mise en oeuvre du projet. Pour éviter une telle situation de blocage, Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, a demandé lundi la mise en chantier d'un nouveau schéma qui soit "plus réaliste, plus équilibré et plus consensuel". Les observations du conseil économique et social régional divulguées la semaine dernière pourraient servir d'exemple.

M.T. avec AFP