Energie - Le gouvernement va "reprendre" le dossier des compteurs Linky
Le gouvernement va "reprendre" le dossier des nouveaux compteurs d'électricité Linky, dont le déploiement annoncé il y a un an par le précédent gouvernement n'est toujours pas lancé, a déclaré le 9 octobre Delphine Batho lors d'une audition au Sénat. "Un groupe de travail est remis en place puisque ce projet était resté dans beaucoup d'incertitudes. Ma volonté est que ses conclusions puissent être présentées dans le cadre du débat sur la transition énergétique [soit entre novembre et avril, NDLR] et qu'elles puissent aboutir", a ajouté la ministre de l'Ecologie et de l'Energie.
Le précédent gouvernement avait annoncé en septembre 2011 l'installation sur tout le territoire à partir de 2013 de 35 millions de compteurs Linky dits "intelligents" parce qu'ils transmettent en temps réel la consommation d'un foyer à ERDF, la filiale d'EDF en charge du réseau électrique de proximité. Mais le financement, estimé à 4,3 milliards d'euros, n'avait pas été bouclé à l'époque et le dossier s'était embourbé.
"Il y a quatre questions prioritaires qui doivent être résolues dans une discussion avec ERDF", a estimé Delphine Batho. Il s'agit de "répondre aux attentes des consommateurs", "intégrer des capacités liées à l'effacement" (c'est-à-dire la réduction de la consommation d'énergie en heure de pointe) et d'établir "une stratégie de déploiement national coordonnée qui ait des choix géographiques et un programme de déploiement comparable à des opérations nationales qu'on avait fait comme le passage à la TNT" ainsi que "la question du financement qui comme vous le savez n'est pas résolue", a détaillé la ministre.
Si une meilleure "intelligence" des réseaux électriques français est souhaitée par tous pour permettre des économies d'énergie, Linky est critiqué, notamment par des associations de consommateurs, parce qu'il est jugé exclusivement adapté aux besoins d'ERDF et pas du consommateur pour réduire sa consommation. Son installation devrait être gratuite, mais le surcoût devrait être répercuté sur la facture via le tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité (Turpe), la taxe qui facture l'acheminement du courant.
Par ailleurs, au cours de la même audition, Delphine Batho a confirmé que le gouvernement entendait mettre en oeuvre l'extension des tarifs sociaux de l'électricité et du gaz de 1 à 4 millions de ménages (soit huit millions de personnes) dès que la loi Brottes visant à préparer la transition vers un système énergétique sobre sera entrée en vigueur, alors que le bonus-malus sur les factures d'énergie ne s'appliquera, pour des raisons techniques qu'à compter de fin 2013/début 2014. "Le gouvernement prépare d'ores et déjà les dispositions réglementaires qui permettraient que dès que la loi sera publiée, les nouveaux critères (d'attribution des tarifs sociaux) puissent entrer en vigueur", a souligné la ministre. Quant au financement de cette mesure, il reposera sur la CSPE, une taxe prélevée sur les factures d'électricité, a-t-elle confirmé. "L'extension des tarifs sociaux représente 0,2% d'une facture d'électricité en moyenne, c'est-à-dire 5 euros par an", a-t-elle indiqué.