Plan Espoir Banlieues - Le contrat d'autonomie peine à rattraper le retard au démarrage
Un an après son lancement, le "contrat d’autonomie", dispositif clé du plan Espoir Banlieues, est encore loin des objectifs qui lui sont assignés. Même si une partie du retard accumulé au démarrage a pu être résorbé. Depuis juillet 2008, date des premiers contrats signés à Mantes-la-Jolie, il a bénéficié à 12.012 jeunes de quartiers difficiles de moins de 26 ans. L’objectif étant que dans les 35 départements où il est testé, ces jeunes puissent bénéficier de "coaching" pendant six mois (renouvelables) afin de les conduire vers un emploi, une formation ou la création d’entreprise. Une fois sur le marché du travail, ils sont suivi pendant encore six mois. Mais on voit mal comment l’objectif de 45.000 d’ici fin 2011 pourrait être réalisé. 22.500 contrats auraient dû être signés à ce jour : on est à 53% de l’objectif, presque moitié moins. Un retard "lié à sa nouveauté et aux difficultés des opérateurs à trouver des locaux dans les quartiers concernés", explique le secrétariat d’Etat à la Ville. Dans certains départements comme le Val-de-Marne, les premiers contrats n’ont pas été signés avant le mois d’octobre. Et puis la crise n’a pas arrangé la situation avec un bond de 30% du chômage des jeunes. Les bénéficiaires du contrat d’autonomie se trouvent ainsi dans une situation de concurrence accrue sur un marché du travail très tendu. Résultat : sur les 12.000 premiers bénéficiaires seulement 819 ont pris pied sur le marché du travail. La majorité (77%) ont signé un contrat de travail (un CDD de six mois minimum), 19% se sont inscrits en formation et 4% ont créé une entreprise.
Doté d’une enveloppe de 250 millions d’euros, le dispositif pèse également sur la trésorerie des opérateurs qui sont payés 40% lors de la prise en charge du jeune, puis 30% lors du placement et 30% s'il se stabilise. Mais le secrétariat à la Ville a procédé à quelques ajustements. Les opérateurs ont désormais droit à une avance pour faciliter le démarrage. Pour la seule année 2009, l’objectif de 18.000 contrats semble irréalisable mais l’écart tend toutefois à se réduire. Déjà 49,5% des objectifs ont été réalisés au 17 août.
Confié sur appel d’offres à des organismes privés, le dispositif avait suscité, lors de son lancement, un vif émoi chez les missions locales qui avaient dénoncé une "privatisation" de l’accompagnement des jeunes, puisque le contrat se situe dans leurs prérogatives. Le gouvernement s'en était défendu expliquant qu'aucune piste ne devait être négligée.
M.T. avec AFP