Logiciels libres - Le conseil général des Landes diffuse un guide pratique avec l'association Landinux

"A la suite du succès des 9es Rencontres mondiales des logiciels libres, à Mont de Marsan en juillet 2008, nous avons souhaité donner un petit coup de pouce à l'association organisatrice Landinux", a expliqué Henri Emmanuelli, président du conseil général des Landes. A une table ronde lors de ces rencontres, le président des Landes avait notamment lancé l'idée de la publication d'un "manuel d'utilisation des logiciels libres les plus courants". "Le confort d'utilisation, la reconnaissance des principales fonctions, ne sont pas évidents quand on débute avec le 'Libre', alors on tâtonne", a justifié l'élu. Un an après, Jean-Christophe Elineau, président de l'association Landinux, et Henri Emmanuelli ont présenté, ce 23 juillet à la Cantine (Paris), un livret intitulé "Sur la route des logiciels libres". En une soixantaine de pages, le guide offre un panorama des 50 "incontournables". Objectif : faciliter la prise en main de ces logiciels par les enfants, les non-initiés, les professeurs, les professionnels... La cinquantaine de programmes est classée en dix thématiques : jeux, éducation, création de site, multimédia, entreprises, etc. Pour chacun d'entre eux, une fiche décrit, sur une page, les principales fonctions puis livre la meilleure adresse pour le téléchargement du code. Une notation allant de un à cinq pin (Landes obligent !) fournit une évaluation de la popularité, de la facilité d'installation et d'utilisation du programme. Un canard (lui aussi landais !) donne une indication sur l'âge d'usage conseillé : caneton au duvet jaune pour les enfants, plumage marron pour les adolescents et vert pour les adultes. Deux contrats aidés (un graphiste et un informaticien) ont réalisé ce livret au sein de l'association, entre janvier et juillet 2009. Les 65 membres de Landinux ont évidemment été mis à contribution pour la sélection et l'évaluation des logiciels. Pour montrer l'exemple, le livre a bien sûr été réalisé à l'aide de logiciels libres : Scribus (pour la mise en page), Inkscape (dessin vectoriel) et The Gimp (retouche photo).

Opération locale à rayonnement national

Le guide est distribué sous licence Creative Commons 2.0 : il est donc permis de le reproduire et le diffuser en citant le nom de l'auteur. Plus de 3.500 téléchargements ont ainsi été constatés, depuis sa mise en ligne, il y a une dizaine de jours. L'ouvrage a aussi bénéficié d'un tirage papier à 10.000 exemplaires, grâce à une subvention de 7.000 euros du conseil général des Landes. Sa distribution a démarré à l'occasion des 10es Rencontres mondiales des logiciels libres, à Nantes, du 7 au 11 juillet derniers. Depuis, 2000 envois postaux répondent aux demandes d'établissements scolaires ou d'organisateurs de manifestations culturelles à travers toute la France : de Lille à Poitiers et de l'Auvergne à la Guadeloupe, en passant par le Gers, la Manche et Clermont-Ferrand. "Si d'autres communes nous en demandent quelques dizaines ou même une centaine, nous les leur enverront bien volontiers", promet avec générosité le président de Landinux. "Ensuite, ce guide généraliste pourrait avoir des déclinaisons plus spécifiques pour le milieu scolaire, les associations, les entreprises, etc.", projette déjà Jean-Christophe Elineau. Une opération de communication vers les écoles landaises est d'ailleurs prévue dès la rentrée prochaine. L'association a également en tête de se rapprocher des chambres consulaires (CCI, chambre des métiers...) pour mieux cibler les entreprises (notamment TPE, PME/PMI et artisans). "Je devrais envoyer ce guide à quelques amis députés de l'Assemblée nationale. Cela pourrait les occuper utilement pendant l'examen de la loi Hadopi", a conclu en plaisantant Henri Emmanuelli. Quant à Landinux, la petite association continue sa mission de vulgarisation du libre vers tous les publics : elle devrait installer prochainement des ordinateurs équipés de bureaux libres dans cinq maisons de retraite landaises, toujours avec le soutien financier du conseil général.

 

Luc Derriano / EVS