Ruralité - Le collectif Droite rurale reçu à l'Elysée
Le collectif Droite rurale a été reçu à l'Elysée le 5 avril. Les impressions des 55 députés UMP qui le composent sont plutôt bonnes. "Nous avons été agréablement surpris de voir le président de la République si combatif à propos de la ruralité, et de s'apercevoir qu'il connaît toutes les problématiques des territoires ruraux. Il est très attaché aux réformes qu'il a engagées, mais il est ouvert à la discussion et à des adaptations", a ainsi assuré Pierre Morel-à-L'Huissier, député de la Lozère.
Le collectif milite pour la mise en place d'un plan Marshall pour la ruralité, fort de 200 mesures allant de la création d'un fonds de transport de proximité à la promotion du télétravail en passant par la multiplication des relais de services publics, la création d'un "pass permis de conduire", des microcrèches… Leur idée : plutôt que de proposer une énième loi, faire passer ces mesures dans les lois à venir, notamment dans le prochain collectif budgétaire. "Une loi-cadre telle que voulue par le Parti socialiste n'est pas la réponse à la ruralité, il y aura trop de temps entre le moment où elle sera votée et le moment où elle sera appliquée, détaille le député de la Lozère. Notre plan s'étale sur cinq exercices, c'est une sorte de boîte à outils qui peuvent s'intégrer dans les lois existantes, notre temps est moins législatif que réglementaire." Et de citer l'exemple du travail réalisé en ce moment même avec Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture et de l'Aménagement du territoire, et Laurent Wauquiez, ministre des Affaires européennes, pour assouplir un certain nombre de normes qui s'appliquent mal aux territoires ruraux. Un travail qui devrait déboucher d'ici deux ou trois mois.
"Sa proposition de nous revoir va plutôt dans le bon sens"
Au-delà des normes, le président s'est attardé sur trois autres thèmes parmi ceux présentés par la Droite rurale : l'accès aux soins, le numérique, les services publics en milieu rural. Concernant le numérique, Nicolas Sarkozy a ainsi estimé que les opérateurs privés ne faisaient pas l'effort suffisant pour couvrir l'ensemble du territoire français et qu'il fallait que l'Etat intervienne davantage. Même positionnement à propos des médecins en milieu rural, pour lesquels une revalorisation des actes médicaux par une révision de la nomenclature pourrait être envisagée. Le chef de l'Etat a également évoqué les problèmes liés aux écoles dans les territoires ruraux. "Il a rappelé le principe adopté, soit le remplacement d'un fonctionnaire sur deux, tout en ouvrant à des adaptations au cas par cas", a signalé Pierre Morel-à-L'Huissier. Reste à savoir si cette addition de mesures dans diverses lois à venir suffira à changer la donne en faveur des territoires ruraux. Pour le collectif, ce premier rendez-vous, après ceux avec le ministre de l'Agriculture et le Premier ministre, est un bon signe pour leur démarche, d'autant plus que Nicolas Sarkozy leur a proposé de les revoir rapidement, dès la semaine prochaine ou dans quinze jours. "Sa proposition de nous revoir rapidement va plutôt dans le bon sens", a souligné le député de la Lozère.