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Economie - Le Centre d'analyse stratégique veut accélérer le renouveau de la logistique urbaine

La logistique urbaine relève d'impératifs liés aux transports, à l'économie mais aussi au partage de l'espace et à l'environnement. Le Centre d'analyse stratégique (CAS) publie des propositions dans ce domaine.

Publiée le 2 avril, la note d’analyse du Centre d'analyse stratégique (CAS) sur la logistique urbaine comporte des propositions pour accompagner le renouveau du secteur. Un renouveau qui, selon le CAS, s’opère depuis les années 1990 et "s’exprime notamment par l’introduction de la thématique consacrée au transport de marchandises en ville dans les plans de déplacements urbains (PDU)". Avec la loi Solidarité et renouvellement urbains (SRU), ce volet est devenu obligatoire pour les agglomérations de plus de 100.000 habitants. Si bien que d’un domaine "sous-estimé dans les politiques territoriales de déplacements, qui étaient davantage focalisées sur le transport des personnes", la logistique urbaine s’est imposée comme un secteur à fort potentiel d’expérimentation.
La note détaille neuf cas de figure locaux. Ils illustrent des approvisionnements par des modes de transport alternatifs à la route, un cas d’amélioration de la gouvernance, ainsi que "des travaux de recherche et d’innovation constituant des pistes de solutions pour l’avenir". Le premier est connu : il s’agit de l’approvisionnement par train de produits Monoprix dans Paris. Lancé en 2007, "ce dispositif engendre certains surcoûts encore sensibles (15%), liés aux étapes innovantes du nouveau schéma de transport (traction ferroviaire, rupture de charge, motorisation GNV), mais en cours de réduction". A Paris également, l’enseigne de distribution Franprix va livrer par voie fluviale des produits alimentaires, avec l’appui de Ports de Paris et Voies navigables de France. Autre démarche, en provenance cette fois-ci du Royaume-Uni : des partenariats entre collectivités locales, chargeurs, transporteurs, commerçants et entreprises afin de structurer le fret urbain. Un cadre de réflexion qui a vu naître les premiers "codes de bonnes pratiques" de livraison et des actions liées aux livraisons nocturnes.

Améliorer les connaissances

Le CAS explique à ce sujet que "l’organisation de la logistique urbaine et de ses flux associés reste encore très peu connue à travers le monde et n’a que rarement fait l’objet d’études […]. Il faut donc soutenir les enquêtes nationales sur le transport de marchandises en ville". La note précise que des enquêtes sont en cours en Ile-de-France et prochainement sur le territoire de la communauté urbaine de Bordeaux. "Leurs résultats seront déterminants dans l’acquisition des connaissances de base sur la formation des flux de transport de marchandises en Ile-de-France, et il reste maintenant à les généraliser à l’échelle du territoire."
Partant de ces constats, le CAS émet trois propositions : créer "une concertation entre tous les acteurs concernés par le transport durable des marchandises en ville", donner toutes les compétences nécessaires aux autorités organisatrices de transport urbain (Aotu) pour coordonner les actions liées à la logistique urbaine et "permettre aux entreprises de transport de voyageurs d’assurer également le transport de marchandises". Enfin, en s’appuyant sur les expériences menées en France et à l’étranger, le CAS recommande de lancer un "appel à manifestation d’intérêt" (AMI) sur les pratiques innovantes dans ce domaine.