Formation - Le Centre d'analyse stratégique doute de l'efficacité de la formation professionnelle
"A quoi sert la formation professionnelle continue ?" Après la Cour des comptes en 2006 et la mission d'information du Sénat, mise en place en janvier 2007, le Centre d'analyse stratégique (CAS) s'est penché sur cette question. Dans une note publiée le 11 juin 2007, l'institut passe en revue les principaux problèmes auxquels est confronté le régime français de la formation professionnelle : l'inégalité d'accès à la formation, avec un système qui profite surtout aux salariés les mieux formés, la déconnexion entre la formation destinée aux salariés et la formation tournée vers les actifs sans emploi, la difficulté à reconnaître les qualifications et l'opacité de la gestion des fonds. Autre problème constaté, et non des moindres : la complexité du système de gouvernance. Pour le CAS, la territorialisation des politiques d'emploi et de formation a encore complexifié le paysage en multipliant les instances de régulation paritaires et tripartites. "La séparation des compétences entre l'Etat (l'emploi) et les régions (la formation) d'une part, et le défaut de coordination entre financeurs de l'autre, renforcent le cloisonnement du régime selon les différents publics en fonction de leurs statuts", constate ainsi le rapport.
Pour améliorer le système, le CAS souligne la nécessité d'une "meilleure articulation entre formation dans les entreprises et sur le marché du travail, contribuant à placer l'individu au centre de son parcours sans déconnecter la formation des besoins de l'entreprise". En matière de gouvernance, le centre prône un décloisonnement entre la formation orientée vers les salariés et celle destinée aux demandeurs d'emploi, pour aboutir à un "système intégré". Il réclame aussi plus de clarté dans la répartition des tâches, avec la montée en puissance des régions. La région représente, selon le centre, l'échelon le plus adapté pour le déploiement d'une action collective efficace, même si cela nécessite un cadre institutionnel et des incitations plus favorables à la coopération des acteurs publics, associatifs, professionnels et privés autour d'un projet transversal de territoire.
Emilie Zapalski
Référence : Note de veille du Centre d'analyse stratégique - n°62 du 11/06/2007