Télévisions locales - L'Avicca dénonce les obstructions de France Télévisions
Généralement plus encline à s'en prendre aux grands opérateurs privés, l'Avicca (Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel) dénonce, dans un communiqué, l'attitude du groupe France Télévisions. Désavouant de fait le choix du ministre de la Culture et de la Communication, France Télévisions vient en effet de déposer un recours contre la décision recomposant les multiplex de la télévision numérique terrestre (TNT). Or le canal qui doit être libéré sur le multiplex R1 en avril 2007 était précisément destiné à permettre aux chaînes locales de monter sur la TNT.
L'Avicca est d'autant plus amère que le dossier des télévisions locales constitue le parent pauvre de la TNT. L'engagement pris en 2002 par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de réserver trois canaux pour les télévisions locales n'a pas été tenu. Près de deux ans après le lancement de la TNT, cette dernière ne compte encore aucune chaîne locale. La libération d'un canal sur le multiplex R1 constituait donc une opportunité très attendue par les collectivités et les autres opérateurs. Mais le recours de France Télévisions "crée une incertitude qui entrave le montage des dossiers de chaînes locales pour accéder à la TNT", tandis que le basculement progressif des téléspectateurs sur la diffusion numérique fait perdre aux télévisions locales - toujours diffusées en analogique - une part chaque jour croissante de leur auditoire. L'Avicca s'inquiète également des rumeurs - qui ne sont pas sans lien avec le recours de France Télévisions - sur une possible préemption du canal libéré sur R1 au profit de France O (ex-RFO) ou pour des programmes de régionalisation de chaînes nationales. Pour l'Avicca, "s'il faut une place pour France O, elle ne doit pas être prise sur celle dévolue aux chaînes locales".
Seul point positif pour l'association : la reprise, dans le projet loi sur la télévision du futur, de sa proposition conjointe avec TLSP (Télévisions locales de service public) consistant à "lancer une planification des fréquences [sous le contrôle du Parlement] pour les télévisions locales, là où la place sur le R1 ne permettra pas d'assurer la diversité des éditeurs ou la couverture des bassins de vie".
Jean-Noël Escudié / PCA