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Formation - Laurent Wauquiez : "Il est hors de question de démanteler l'Afpa"

"Il est hors de question de démanteler l'Afpa et d'en faire des petits bouts régionaux (...) il faut une coordination et une vision nationale." Lors de son audition, mercredi, par la commission élargie de l'Assemblée nationale sur la mission Travail et Emploi du projet de loi de finances 2009, le secrétaire d'Etat à l'emploi, Laurent Wauquiez,  a tenu à rassurer sur le sort de l'organisme de formation qui doit se préparer à la mise en concurrence de ses activités. De fait le premier formateur de France traverse une zone de turbulence depuis quelques semaines. Le 23 octobre, son directeur Pierre Boissier a donné sa démission alors que les syndicats ont appelé à une journée d'action le 13 novembre pour protester contre l'amputation de certaines de ses compétences en matière de certifications professionnelles, au motif qu'elles allaient à l'encontre du droit de la concurrence. Ce qu'a d'ailleurs confirmé le secrétaire d'Etat affirmant que le droit de la concurrence devait s'appliquer "y compris dans le domaine de la formation". La décision d'ôter cette "habilitation générale et permanente" à compter du 1er janvier prochain  découle  d'un avis du Conseil de la concurrence du 18 juin 2008.
"Pour ce qui est du périmètre de l'Etat, je considère que nous devons respecter les règles du droit de la concurrence", a déclaré Laurent Wauquiez, précisant que "pour les régions, c'est à elles de décider", alors que "les règles du droit européen ne laissent aucune marge de manœuvre". "Si les présidents de région ont une autre évaluation, chacun prend ses risques", a-t-il prévenu.
Le budget 2009 de l'Afpa est de 199 millions d'euros dont 169 millions de fonctionnement. Mais une ligne du  projet de loi de finances d'un montant de 75 millions d'euros est prévue pour les appels d'offres pour la formation des publics spécifiques. "Vu la taille de l'Afpa et son rôle en matière de formation, on peut s'attendre à ce qu'un certain nombre de ces marchés puissent éventuellement lui bénéficier", a encore indiqué le secrétaire d'Etat.  Selon un communiqué interne à la direction de l'Afpa, le budget en cours d'élaboration est "dans des conditions de financement favorables et comparables à celles des dernières années". Il n'entraîne "naturellement pas de réductions d'effectifs", précise le texte destiné à couper court aux rumeurs de cure d'amaigrissement qui se préparerait, selon les révélations du site Rue 89, le 3 novembre. "Il reste vrai que l'Afpa devra continuer de réduire ses coûts de structure, notamment en ne remplaçant pas tous les départs en retraite, afin d'être la plus performante possible", mentionne toutefois le communiqué.

 

M.T.