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Formation - L'Afpa se sent menacée et "prise en otage" entre l'Etat et les régions

Les syndicats de l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) se mettent en grève et manifestaient ce jeudi 29 mai à Paris. Objectif : alerter le gouvernement et les élus sur le devenir de l'Afpa, menacée selon eux d'un éclatement en vingt-deux entités régionales, voire d'une disparition pure et simple. Le 27 mai, les syndicats avaient déjà envoyé une lettre à l'ensemble des élus, pour mettre en évidence leurs inquiétudes. "Personne ne sait ce que vont devenir les prestations qui permettent aujourd'hui à 70% des stagiaires de l'Afpa de trouver un emploi qualifié à l'issue de leur formation", assurent-ils ainsi dans leur courrier. Pour Jacques Coudsi, secrétaire général de la CGT Afpa, des questions liées à la décentralisation de 2009 restent en suspens. "On a des craintes par rapport au maintien de l'intégrité de l'Afpa, avec les services d'orientation qui vont passer entre les mains du nouvel opérateur issu de la fusion ANPE/Assedic. La question du patrimoine de l'association nous inquiète aussi".

L'Afpa dispose en effet de 274 sites qui appartiennent à l'Etat. Celui-ci compte louer ses locaux à l'association au prix du marché, tout en se réservant la possibilité d'en vendre une partie. "C'est l'ensemble des services de l'Afpa, y compris l'hébergement, qui font son efficacité", explique Jacques Coudsi. "Si on enlève des morceaux, on va se trouver dans des conditions de marchandisation".
Plusieurs régions, comme la Bretagne, les Pays-de-la-Loire ou encore la région Rhône-Alpes, ont décidé de reporter de deux ans l'échéance de la mise en concurrence de l'Afpa. La région Nord-Pas-de-Calais est la dernière en date à s'être mobilisée. Elle a envoyé le 19 mai dernier un courrier dans ce sens à Christine Lagarde. "Cette configuration ne permettra pas à l'Afpa de rivaliser sur le long terme avec d'autres organismes de formation n'ayant pas les mêmes frais de structure", explique la lettre. Ce mouvement s'inscrit dans une démarche d'ensemble, coordonnée par l'Association des régions de France (ARF). Mais si les syndicats sont satisfaits de voir les régions se mobiliser, ils restent toutefois inquiets. "Nous avons l'impression que l'Afpa est prise en otage dans un conflit qui a lieu entre l'Etat et les régions", affirme Jacques Coudsi, qui poursuit : "Notre souci principal, c'est que de nombreuses personnes parlent de l'Afpa mais personne n'a un projet clair".

Emilie Zapalski