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Formation professionnelle - Afpa : le moratoire de deux ans sur la sellette

Les représentants de l'Association des régions de France, qui a demandé un moratoire de deux ans pour le transfert des missions de l'Afpa (Association pour la formation professionnelle des adultes) aux régions, devaient rencontrer les services de Christine Lagarde, mardi soir, pour en discuter. Plus tôt dans la journée, l'Afpa organisait ses deuxièmes ateliers de la formation professionnelle sur le thème de la sécurisation des parcours professionnels. Le point de vue d'Anne-Marie Bjornson-Langen, directrice du développement de l'Afpa, sur les évolutions envisagées par le gouvernement.


 

Localtis : Que pensez-vous du moratoire de deux ans demandé par l'Association des régions de France pour le transfert des missions de l'Afpa aux régions ?

Anne-Marie Bjornson-Langen : Je comprends l'attitude de l'ARF qui risque de se retrouver dans un nouveau système sans avoir eu le temps de s'y préparer. Si le moratoire n'est pas accepté, au 1er janvier 2009, la formation professionnelle se trouvera dans un champ d'activités soumis à appel d'offres. Or l'Afpa est le plus gros acteur de la formation professionnelle, avec un milliard d'euros de chiffre d'affaires, et c'est le seul vivant d'une subvention de l'Etat, qui va être transférée aux régions. C'est aussi un appareil de formation très structurant pour les régions. La question est de savoir si l'on souhaite ou non mettre en concurrence les organismes de formation, y compris l'Afpa.

Quelles seraient les conséquences de cette mise en concurrence ?

Actuellement l'Afpa reçoit tous les demandeurs d'emploi que lui envoie l'ANPE dans le cadre d'un service intégré, créé il y a dix ans. Le risque de ces appels d'offres est que les demandeurs d'emploi les plus en difficulté ne s'y retrouvent pas. L'autre problème que l'on a identifié c'est que le Code des marchés publics n'est pas du tout adapté à ce type de prestations. Il permet facilement d'acheter du matériel ou des prestations intellectuelles à l'unité mais il ne convient pas à l'achat de prestations de formation qui représentent, à l'échelle d'une région, quelques dizaines de millions d'euros.

Quelle est la position de l'Afpa ?

L'Afpa a décidé de ne pas se positionner sur le sujet. En revanche, si le moratoire de deux ans est accepté, nous pensons qu'il faudra en profiter pour réfléchir à la nouvelle organisation à mettre en place. Et là-dessus, nous sommes prêts à aider les régions et l'Etat à mener cette réflexion.

 

Propos recueillis par Emilie Zapalski

 

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