Laure de La Raudière officiellement proposée à la tête de l'Arcep
L'information a été confirmée par un communiqué de l'Élysée publié mardi 5 janvier 2021 : Laure de La Raudière pourrait devenir la première femme à diriger l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep). Le communiqué vient confirmer les rumeurs mais l'information n’en reste pas moins provisoire. Selon la loi, le président de l'Arcep est nommé par le président de la République sur proposition du Premier ministre. Pour être finalisée, cette nomination doit donc ensuite recevoir l'aval de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale - dont Laure de La Raudière est membre - et de son équivalent au Sénat. Les auditions devant ces commissions devraient avoir lieu courant janvier 2021. C’est sur cette personnalité que le choix du président de la République s’est porté, alors que Sébastien Soriano a quitté ses fonctions début janvier 2021 après six ans d’un mandat non renouvelable.
Du côté des collectivités, et notamment des plus rurales, on imagine un accueil plutôt favorable.
La députée d'Eure-et-Loir (Agir) est une spécialiste reconnue du numérique et des télécoms. Depuis 2007 à l'Assemblée, elle est régulièrement intervenue sur "les enjeux du numérique". En février 2017, elle a interpellé le gouvernement, l’accusant de laisser "crever nos territoires ruraux" par sa politique d’aménagement du numérique. Co-auteure de nombreux rapports sur la couverture mobile et numérique en France (lire notre actualité du 7 février 2020), elle a régulièrement rappelé la nécessité "d’accélérer les déploiements et de conserver l’ambition d’un égal accès à un très haut débit de qualité et du raccordement à la fibre pour tous d’ici à 2025 pour l’ensemble des territoires". La députée se positionne aussi radicalement du côté de la 5G. "Il s’agit de désengorger les réseaux 4G", rappelait celle qui dit mal comprendre "ces élus qui décident de moratoires" et "risquent d’exposer leurs habitants à une dégradation des services mobiles" (lire notre actualité du 9 décembre 2020).
Mais cette annonce ne fait pas que des heureux. Xavier Niel a déjà fait part de son étonnement lorsque cette information n'était encore qu'une rumeur. "Ce serait aberrant pour la concurrence si la députée Laure de La Raudière était nommée par le président de la République à la tête de l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep)", a-t-il fustigé lundi 4 janvier. Le fondateur de l'opérateur Free lui reproche le fait d'avoir travaillé chez Orange. Elle y a été directrice départementale Eure-et-Loir de 1997 à 2001. "Nommer à la tête d'une autorité indépendante quelqu'un qui a bossé […] chez Orange, cela me paraît assez surprenant", a-t-il tempêté dans un entretien sur BFM Business lundi soir.
Laure de La Raudière a rapidement été défendue par son collègue Eric Bothorel qui vient de remettre un rapport sur la politique publique de la donnée (lire notre actualité du 6 janvier 2021) et avec qui elle a co-écrit un rapport sur la couverture mobile, il y a un an. "C’est mal la connaître et c’est fort dommage. Je ne connais pas dans nos rangs plus intègre et soucieuse de l’intérêt général. Xavier, on ne vous a pas compris", a t-il réagi sur Twitter.