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L'Arcep ouvre la voie à la fin du cuivre en créant deux zones fibrées

À l'occasion de son état trimestriel des déploiements, l'Arcep a attribué le statut de zone fibrée à deux territoires, première étape vers l'arrêt du cuivre dans les communes concernées. Les statistiques confirment par ailleurs le maintien d'un rythme élevé des déploiements et des abonnements malgré la crise sanitaire.

C'était une décision attendue depuis longtemps par les élus. En attribuant le statut de "zone fibrée" à 23 communes de la Loire et 51 communes de l'Aisne, l'Arcep récompense en effet les efforts fait par le syndicat intercommunal d'énergies du département de la Loire (Siel) et l'Union des secteurs d'énergies du département de l'Aisne (Useda) qui ont été parmi les premiers à décider de couvrir la totalité de leur territoire en fibre optique. Concrètement, ce statut de "zone fibrée", attribué sur demande conjointe de la collectivité et de l'opérateur d'infrastructure, est un premier (petit) pas vers l'arrêt des services reposant sur le cuivre. Comme le prévoit le décret du 30 août 2016, les communes concernées sont déchargées de l'obligation d'installation des lignes téléphoniques en cuivre dans les constructions neuves, qu'il s'agisse de maisons individuelles ou d'immeubles ou de locaux professionnels. Son attribution par l'Arcep est conditionnée à la couverture de l'ensemble du territoire par un réseau FTTH mutualisé mais aussi à la présence effective de plusieurs opérateurs commerciaux. Si ce statut est avant tout symbolique, il marque une étape vers la reconnaissance du réseau fibre en tant qu'infrastructure de référence. À de nombreuses reprises l'Avicca a en effet demandé la refonte des zones fibrées pour l'assortir d'incitations tarifaires favorisant la migration des abonnés ADSL. Il devrait cependant faciliter la participation de territoires en zone RIP aux expérimentations d'arrêt du cuivre annoncées voici un an par Orange, propriétaire de l'infrastructure.

 

Forte progression des abonnements fibre

Tout porte à croire que d'autres décisions de ce type devraient suivre. Les chiffres publiés par l'Arcep montrent en effet que la dynamique observée depuis deux ans a été globalement épargnée par la crise sanitaire. Le trimestre est en effet marqué par une envolée des abonnements avec plus d'un million contrats FTTH signés, soit +3 millions sur 2020 sur un total de 13,6 millions. En matière de déploiement, 1,4 million de locaux supplémentaires ont été rendus éligibles au FTTH, le cap des 5 millions de prises ayant de fortes chances d'être atteint en 2020. Une dynamique portée par les zones Amii, où plus de 900.000 prises ont été installées, et les zones RIP avec plus de 450.000 nouveaux locaux éligibles. Concernant les zones Amii, l'Arcep évalue le taux de couverture atteint par Orange à 72% des locaux en moyenne, l'opérateur s'étant engagé auprès de l'État à en raccorder 82%. L'autorité rappelle que les chiffres du quatrième trimestre sont habituellement plus importants et se garde d'indiquer la suite donnée au non-respect possible des engagements d'Orange. Selon les informations diffusées lors du derniers Trip de l'Avicca (lire notre article du 3 décembre), les sanctions ne seraient cependant pas à l'ordre du jour ; l'État penchant pour demander un effort supplémentaire sur les 8% de prises raccordables à la demande. 

Le site "ma connexion internet" amélioré

Suite aux retour d'utilisateurs (collectivités, entreprises, opérateurs…), l'Arcep a publié une nouvelle version beta de son site. Celui-ci fournit, à l'adresse, des informations sur les technologies, les opérateurs présents et les débits maximaux théoriques disponibles. Des données encore imparfaites, précise l'autorité du fait d'un référentiel de locaux incomplet et de données sur les connexions datées de 8 mois. Un délai de mise à jour que l'Arcep entend porter à deux mois dans la version finale du site annoncée pour le printemps 2021.