Couverture numérique : en 2019, la fibre bat des records
L'Arcep a mis à jour le 5 mars 2020 son tableau de bord du très haut débit. La forte progression observée au quatrième trimestre 2019 permet de dépasser 4,8 millions de prises construites sur l'ensemble de l'année. Un record.
Les dernières statistiques publiées par l'Arcep révèlent que sur une année pleine, le nombre de locaux supplémentaires raccordés à la fibre a atteint 4,8 millions. Un chiffre record comparé aux 3,2 millions atteints en 2018 et surtout aux 2,6 millions de 2017. "L'accélération" invoquée par le gouvernement s'est donc bien produite, le seuil des 4 millions de prises annuelles étant jugé indispensable par la fédération Infranum, qui réunit les industriels des réseaux d'initiative publique (RIP), pour atteindre l'objectif national de 80% de logements et locaux professionnels raccordés en 2022.
Dynamisme des RIP et des zones Amii
La dynamique semble par ailleurs inscrite dans la durée, le dernier trimestre 2019 dépassant de 40% le meilleur des trimestres observés jusqu'ici. Dans le détail la progression concerne toutes les zones mais est particulièrement marquée en zone Amii où plus d'un million de prises ont été construites. La progression doit par ailleurs beaucoup aux RIP pilotés par les collectivités dont les programmes d'investissement sont entrés en phase de réalisation. Un demi-million de locaux ont ainsi été raccordés à la fibre en 2019. Autre bonne nouvelle : la "mutualisation", autrement dit la présence de plusieurs opérateurs sur les RIP, progresse pour dépasser 60% (contre 90% en zone urbaine).
Accélérer en zone Amii
Si la courbe est désormais bien orientée, l'Arcep estime que les efforts doivent se concentrer sur les zones Amii, qui concernent 2.978 communes, 30% de la population et du nombre de locaux. Dans ces villes moyennes et communes en périphérie d'agglomération, les opérateurs doivent en effet achever les travaux de raccordement d'ici fin 2020. Le reliquat de 8% de logements "raccordables sur demande", toléré par l'Arcep – dont on précisera qu'il est calculé à l'échelle nationale et non locale – devant être couvert à échéance de fin 2022. Or, dans ces communes Amii, le taux de couverture atteint fin 2019 67% dans les communes pilotées par Orange et 63% pour SFR. L'Arcep invite donc les deux opérateurs, qui ont pris des engagements "opposables" au titre du L33-13 du CPCE à "intensifier leurs déploiements".
Les abonnements FTTH progressent
Côté abonnements, l'Arcep dénombre 2,4 millions d'abonnés supplémentaires au très haut débit, 11,4 millions de foyers disposant désormais de plus de 30 Mbit/s. La migration vers la fibre semble par ailleurs bien engagée, la quasi-totalité de la hausse étant imputables à la technologie FTTH (2,3 millions). Tous les chiffres de l'Arcep concernant la fibre sont disponibles en open data et sur le site cartefibre.arcep.fr. Ce dernier fournit pour chaque commune l'opérateur en charge du déploiement et, à la maille de l'adresse, l'état du raccordement (étude, en cours, raccordable sur demande…).
Fibre : La France reste en retard
L'OCDE a publié le 3 mars ses dernières statistiques concernant la part de la fibre dans les connexions haut débit. Au sein des 37 pays étudiés, la France occupe le 24e rang avec un taux – mesuré au second trimestre 2019 – de 19,7%. Si des progrès sont notables depuis 2005 (4,4%), le classement s'est peu amélioré puisqu'elle occupait alors le 29e rang. Elle se situe encore en dessous de la moyenne de l'OCDE (26,8), 9 pays dépassant désormais plus de 50% de connexion fibre. Les premières places sont toujours trustées par la Corée (81,6%) et le Japon, suivi par les pays nordiques et l'Espagne.