Archives

Aménagement numérique - L'Arcep appelle à accélérer la couverture mobile en zones blanches et cible SFR

L'Arcep a mis à jour son observatoire des déploiements mobiles en zones peu denses. Si l'Etat tarde dans la fourniture de pylônes pour résorber les zones blanches, l'Autorité pointe aussi les lenteurs de SFR. Côté 4G, les opérateurs avancent à bon train sur leurs obligations de déploiement.

Fin septembre, l'Arcep avait diffusé des statistiques sur la couverture mobile des zones peu denses par les opérateurs. Et avait assorti ses observations de sanctions prononcées contre Orange, et surtout SFR : ce dernier avait écopé d'une pénalité de 380.000 euros pour ses retards dans la mise en place d'antennes-relais sur des pylônes mutualisés implantés en zone blanche.
La situation, depuis, ne semble pas tout à fait résorbée. Le 25 novembre, l'Arcep a noté quelques progrès du côté des opérateurs, surtout à propos du respect de l'obligation de couverture de 40% de la population des "zones peu denses" en 4G sur la bande 800MHz. Orange et Bouygues annoncent avoir atteint cet objectif et SFR pointe à 32%, sachant que les opérateurs ont jusqu'au 17 janvier prochain pour atteindre la jauge minimale des 40%. Cette disposition avait été insérée dans la vente des fréquences 800MHz par l'Arcep afin d'éviter que la 4G ne se cantonne aux grandes agglomérations. Free, qui ne dispose pas de bande 800MHz, n'est pas concerné par l'obligation.
Du côté du plan de résorption des zones blanches, c'est surtout l'Etat qui accuse des retards. Antoine Darodes, directeur de l'Agence du numérique, l'a reconnu à l'occasion du récent colloque Trip de l'Avicca (voir notre article ci-contre). Les pylônes financés par la puissance publique ne sont, pour certains, pas encore sur les rails ; partant, les opérateurs ne peuvent déployer leurs antennes-relais. L'Arcep note cependant qu'une "dizaine de centres-bourg" est concernée par des retards dus aux opérateurs, censés activer leurs antennes dans les six mois suivant la construction du pylône mutualisé. L'Autorité cible particulièrement SFR, qui avait déjà été épinglé en septembre.
Le traitement des insuffisances de couverture mobile devrait être considérablement fluidifié dans les prochains mois, avec l'arrivée de la plateforme France Mobile, permettant aux collectivités de faire remonter les anomalies constatées sur le terrain. La Caisse des Dépôts a également annoncé la naissance d'une société, Belvédère, pour appuyer les territoires dans la construction des pylônes mutualisés (voir notre article du 25 novembre). Les collectivités sont en tout cas destinées à prendre une part sans cesse croissante dans le dispositif, qui à l'origine était surtout impulsé par l'Etat et ses préfets de région.