Aménagement numérique - La couverture mobile des centres-bourg à la traîne, l'Arcep sanctionne SFR et Orange
Les deux opérateurs historiques, SFR et Orange, n'ont pas couvert assez de centres-bourg au 1er janvier 2016 ; l'Arcep leur a infligé des amendes de 27.000 euros pour Orange et 380.000 euros pour SFR. 15 centres-bourg en zone blanche restent à couvrir à charge des opérateurs, après plusieurs années d'attente. 297 autres localités seront couvertes après construction d'un pylône mutualisé financé par l'Etat.
La couverture des zones peu denses évolue lentement
En six mois, de janvier à juillet 2016, la couverture haut débit mobile (3G) des centres-bourg en zone blanche a augmenté de 13 points pour SFR, 10 points pour Orange, et seulement 5 pour Bouygues, qui marquait une légère avance initiale. Les taux de couverture, qui tournent autour de 60% pour chaque opérateur à l'exception de SFR, à la traîne, restent encore bien inférieurs aux 100% escomptés pour le 30 juin 2017. Du côté de l'équipement des zones blanches en couverture basique (voix et SMS en 2G/3G), la situation a très peu évolué. Ce sont surtout les pylônes financés par les pouvoirs publics (voir notre brève du 6 septembre ci-contre) qui changeront la donne.
Concernant la 4G en zone peu dense, Orange a presque atteint l'objectif de 40% de population couverte prévu par l'Arcep pour le 17 janvier prochain. Bouygues et SFR sont à respectivement 26% et 25% de couverture, en hausse de 14 et 17 points en six mois. Ils devront encore augmenter la cadence pour honorer l'échéance du 17 janvier, que l'Arcep avait incluse dans les conditions d'attribution de la bande 800MHz.
L'Arcep affirme sa vigilance envers les opérateurs
En infligeant des amendes à Orange et SFR, l'Arcep invoque pour la première fois son pouvoir de sanction depuis que ce dernier a été rétabli par l'ordonnance du 12 mars 2014 relative à l'économie numérique. Les montants sont anecdotiques pour les opérateurs et ont été minorés du fait que les engagements de couverture ont été finalement honorés, après rappel à l'ordre. L'Arcep réaffirme ainsi sa vigilance envers les opérateurs et confirme la priorité donnée à la résorption des zones blanches mobiles : une priorité souvent clamée par le ministre de l'Aménagement du territoire, Jean-Michel Baylet, depuis la rentrée. Durant ce mois de septembre, au Forum THD de Marseille et au salon Ruralitic dans le Cantal, il a mis en avant le programme de recensement des centres-bourg en zone blanche et le financement partiel ou total de pylônes mutualisés. La balle est désormais dans le camp de l'Etat et des communes concernées, la construction de ces pylônes constituant l'ultime condition d'une couverture rapide des derniers bourgs relégués hors de la couverture mobile.