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Personnes âgées - L'APA est perçue en moyenne durant trois ans et sept mois, mais avec de forts écarts selon les profils

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux consacre un dossier d'une quarantaine de pages à "la durée de perception de l'allocation personnalisée d'autonomie" (APA). Comme souvent avec les études de la Drees, les chiffres pris en compte sont malheureusement anciens, puisqu'ils remontent à 2011... On peut néanmoins supposer que les évolutions en ce domaine sont lentes et que les résultats conservent donc leur pertinence.

Une distribution très hétérogène

Sous cette réserve temporelle, le travail de la Drees apporte de nombreuses informations. Ainsi, il apparaît que la durée moyenne de perception de l'APA est de trois ans et sept mois, entre la date de la première évaluation débouchant sur la fixation d'un GIR (groupe iso-ressources) de 1 à 4 et la date de fermeture des droits à l'APA (correspondant le plus souvent au décès de la personne). Pour sa part, la durée médiane se situe à trois ans. La distribution est d'ailleurs très hétérogène : un quart des personnes est resté moins d'un an et trois mois dans le dispositif et un autre quart plus de cinq ans et sept mois. Par ailleurs, la durée de perception de l'APA en établissement est en moyenne un an plus longue que pour l'APA à domicile (en sachant qu'une APA à domicile peut se prolonger par une APA en établissement après l'entrée en Ehpad).
Autre différence significative : les femmes perçoivent l'APA pendant un an de plus, en moyenne, que les hommes (quatre ans contre trois ans). De même, plus d'une femme sur dix est restée plus de huit ans à l'APA (en 2011), contre seulement un homme sur dix‐huit.

20% des sorties de l'APA ne sont pas liés au décès du bénéficiaire

Sans surprise, le décès est le motif principal de fermeture des droits à l'APA (80% des cas), mais il en existe néanmoins d'autres : déménagement entraînant un changement du domicile de secours, entrée en établissement sous dotation globale, renoncement à la prestation compte tenu de la faiblesse du versement attendu (fonction des revenus)... Au moment du décès, la majorité des bénéficiaires de l'APA sont fortement dépendants, avec 59% de personnes classées en GIR 1 et 2.
D'autres éléments sont plus intuitifs. Ainsi, plus une personne commence à percevoir l'APA jeune, plus elle la percevra longtemps, la perte d'autonomie n'étant que très rarement réversible et tendant au contraire à s'accroître avec l'avancée en âge. De même - et pour les mêmes raisons - moins une personne est dépendante à l'entrée du dispositif, plus elle percevra l'APA longtemps.

La durée de perception de l'APA a aussi des déterminants sociaux

Un chapitre de l'étude se consacre au parcours des bénéficiaires de l'APA. Il met en évidence des profils très différents. Ainsi, plus de la moitié (51,6%) des allocataires n'ont perçu que l'APA à domicile, un quart seulement l'APA en établissement, et un cinquième ont perçu d'abord l'APA à domicile avant de la percevoir en établissement. Seuls 1,5% des allocataires ont connu des allers-retours entre l'APA à domicile et en établissement.
Sans surprise, les parcours à domicile, puis en établissement, correspondent à la fois aux durées de perception les plus longues et aux évolutions vers les dépendances les plus lourdes, le passage en établissement correspondant le plus souvent à une dégradation de l'état de la personne (ou à la perte du conjoint ou de l'aidant familial). On ne s'étonnera donc pas que les parcours dans l'APA varient selon le degré de dépendance lors de la première perception de la prestation. Les personnes ayant obtenu l'APA alors qu'elles étaient encore classées en GIR 4 vont ainsi la conserver sur une période plus longue que la moyenne, tandis que s'accroît progressivement leur perte d'autonomie.
Compte tenu des différences d'espérance de vie (et d'un âge au mariage légèrement plus élevé que celui des femmes), les hommes vivent plus souvent en couple lorsqu'ils perdent leur autonomie et sont donc plus souvent pris en charge au domicile.
Les écarts dans les parcours ont également une composante sociale. Ainsi, l'étude montre que les personnes disposant des ressources les plus faibles tendent à rester plus longtemps dans le dispositif.

 

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