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Médicosocial - L'Anesm se penche pour la première fois sur les aidants familiaux

L'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médicaux sociaux (Anesm) publie une nouvelle recommandation de bonnes pratiques professionnelles. Celle-ci porte sur un thème essentiel, mais encore peu exploré par l'Anesm : le soutien des aidants non professionnels. Il s'agit plus précisément d'une recommandation à destination des professionnels du secteur social et médicosocial pour soutenir les aidants de personnes âgées, d'adultes handicapés ou souffrant de maladies chroniques et vivant à domicile.

Reconnaître le rôle de l'aidant

En pratique, cette nouvelle recommandation s'adresse aux services d'aide et de soins à domicile (Saad, Ssiad, Spasad, SAVS, Samsah), aux accueils temporaires (accueils de jour, de nuit ou hébergements temporaires), aux unités d'évaluation, de réentraînement et d'orientation sociale et socioprofessionnelle pour personnes cérébro-lésées (Ueros), ainsi qu'aux différents dispositifs d'informations des familles (Clic, centres ressources).
La recommandation est organisée en quatre chapitres. Le premier traite de la complémentarité entre les personnes aidantes non professionnelles et les professionnels de l'action sanitaire et sociale. Il insiste notamment sur la reconnaissance de la place des personnes aidantes dans l'accompagnement de la personne aidée, sur le recueil des attentes, ainsi que sur l'évaluation des potentialités et des besoins des aidants.
Le second chapitre traite de la mobilisation des dispositifs ressources au bénéfice des personnes aidantes. Il aborde l'ensemble de l'offre d'accompagnement, de soutien et de répit qui peut être proposée aux personnes aidantes en fonction de la lourdeur de la prise en charge et de leurs besoins en la matière. Ce chapitre traite aussi des différentes méthodes permettant de faciliter l'usage de ces dispositifs d'accompagnement, de soutien et de répit par les personnes aidantes, qui n'en sont pas toujours très familières. Enfin, il aborde les moyens d'améliorer l'information sur les accueils temporaires et les plateformes de répit, ainsi que leur image auprès des aidants.

Repérer les signes d'épuisement et prévenir les conflits

Le troisième chapitre de la recommandation est consacré à la prévention, au repérage et à la gestion des risques d'épuisement. Il s'agit là d'un enjeu important en termes de santé publique. Aussi, la recommandation de l'Anesm invite-t-elle les professionnels à être attentifs aux personnes aidantes, à repérer l'altération éventuelle de leur état de santé et les risques d'isolement social. Dans cette perspective, des formations et la mise en place d'un dispositif de veille peuvent s'avérer utiles. L'Anesm recommande aussi d'accompagner les personnes aidantes lors d'un changement de l'état de santé de la personne aidée, ainsi que durant la période de fin de vie et le deuil.
Enfin, le quatrième chapitre se consacre à la question des "situations sensibles". Il s'agit, en l'occurrence, des situations de tension ou de friction qui peuvent régner au sein de la famille ou entre la famille et les professionnels, autour de la personne aidée. L'Anesm propose diverses pistes pour sortir de ces situations de tension, comme l'organisation de rencontres destinées à aborder des désaccords liés à des questions éthiques. Il s'agit également de rechercher des formes de médiation adaptées pour dépasser les situations de tensions familiales. Pour prévenir de telles situations, l'Anesm recommande notamment d'organiser - avec les personnes aidantes et en accord avec la personne aidée - les entrées et les sorties d'hospitalisation, mais aussi d'organiser par anticipation la gestion des situations d'urgence médicale.
Cette recommandation s'accompagne d'une série d'annexes à vocation pratique, comme la présentation des principaux congés pour les aidants non professionnels ou les caractéristiques des principales aides sociales dont peuvent bénéficier les personnes aidées.