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Logement privé très social - L'Anah compte sur l'intermédiation associative pour tenir ses engagements

A l'occasion de la présentation de son nouveau logo, l'Anah (Agence nationale de l'habitat) a fait un point d'étape le 10 juillet sur son action en 2007. Avec un budget en hausse - 527 millions d'euros (+ 50 millions d'euros pour les personnes âgées et les handicapés) en 2007 contre 507 millions d'euros en 2006 - l'agence annonce déjà une augmentation de ses résultats par rapport à 2006 : au 30 juin 2007, 48.967 logements ont été réhabilités avec les aides de l'Anah contre 37.469 au 30 juin 2006. "On pensait que l'action de l'Anah serait particulièrement favorable au logement intermédiaire au détriment du logement social et très social, c'est l'inverse qui a eu lieu", a précisé Philippe Pelletier, président de l'Anah. Au 30 juin 2006, 5.659 logements étaient proposés en loyer maîtrisé dont 2.925 pour du logement social et très social. Au 30 juin 2007, 9.887 logements en loyers maîtrisés sont déjà comptabilisés dont 4.979 loyers conventionnés social et très social. "Nous tiendrons l'objectif de 4.000 logements très sociaux en 2007, objectif dicté par la loi du 5 mars 2007 créant le droit au logement opposable car nous allons prendre résolument notre part de responsabilité."

 

Ouvrir la garantie des risques aux associations

Déjà, pour le public prioritaire de la loi Dalo, l'Anah a une ligne spécifique dans son budget affecté à la mise en sécurité des lieux d'hébergement d'urgence. Elle participe, par exemple, avec la ville de Paris, aux travaux d'amélioration des hôtels meublés. Pour les 4.000 logements annoncés, l'Anah veut favoriser l'intermédiation associative qui consiste à mettre en place une sous-location aux associations. "Il est plus facile d'encourager les propriétaires à remettre un logement sur le marché quand le locataire est soutenu par une association qui garantie les loyers, prend en charge les dégradations et assure un accompagnement social des personnes logées", a commenté Philippe Pelletier. Une réunion avec ces associations est annoncée courant juillet.
Dans cette optique, l'Anah milite pour que la garantie des risques locatifs, nouveau dispositif de la loi, soit ouverte à ces associations. Cette proposition fait partie des douze listées par le groupe de travail "Logement privé" qui a remis le 5 juillet, une ébauche de conclusions au comité de suivi Dalo. Une autre proposition vise à demander à l'Etat "de mettre l'Anah en situation de financer la prospection de logements privés conventionnés sur tous les territoires où il n'est pas en mesure de répondre aux besoins des demandeurs par la seule mobilisation des logements sociaux". Il est notamment précisé que "dans les agglomérations les plus tendues, on pourrait envisager de rémunérer les prescripteurs privés conventionnés par le biais d'une prime forfaitaire par dossier apporté". Pour Philippe Pelletier, le comité de suivi n'est pas le lieu des propositions : "Nous nous sentons singuliers dans le comité Dalo car nous avons une ligne pragmatique : ce comité a vocation à suivre l'application d'une loi et non à refaire la politique du logement." (...) "Nos propositions de réforme, nous les avons faites au moment du débat parlementaire sur la loi du 5 mars 2007, avec notamment l'intégration de l'intermédiation associative." Rendez-vous le 9 octobre, lors des prochains entretiens de l'habitat de l'Anah qui seront consacrés... au droit au logement opposable.
 

 

Clémence Villedieu