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Eau - L'agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse rend les coûts transparents

L'agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse est la première en France à mettre en ligne sur son site internet un observatoire des coûts des investissements liés à l'eau. Le but : aider les collectivités à mieux encadrer le prix des travaux dans leurs cahiers des charges.

Pour aider les maîtres d'ouvrage à mieux appréhender les coûts de leurs projets, voire les aider dans la rédaction des cahiers des charges de leurs marchés publics, l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse innove en rassemblant et en rendant gratuitement accessibles des informations jusque-là peu visibles. "Nous sommes la première agence de l'eau à mettre en ligne ce type d'observatoire mais les autres vont sûrement suivre. Nous avons pris une longueur d'avance en affectant un poste spécifique à l'animation de cet outil", éclaire Rachel Baguet, chargée de cet observatoire au sein de l'agence. Le site compte six rubriques : assainissement, pollution industrielle, pollutions agricoles et pesticides, préservation et restauration des milieux aquatiques, gestion quantitative, eau potable. L'onglet sur l'assainissement est le plus développé avec quatre sous-entrées : assainissement non collectif, stockage des eaux pluviales, traitement des boues d'épuration, compostage et séchage solaire.

Une obligation réglementaire 

L'outil met en évidence les coûts moyens des investissements liés à l'eau. Exemple : combien coûte la construction d'une serre de séchage solaire ? De 350 à 700 euros HT/m2. Et le coût de référence d'un bassin de stockage des eaux pluviales ? Il est de 180 euros HT/m2, sans les canalisations. Cet observatoire s'est nourri des observations de l'agence, via les demandes de subventions (études et travaux), et des partenaires (services de l'Etat, bureaux d'études, etc). Chaque année l'agence subventionne en effet 4.500 projets. Un travail méthodologique a été réalisé en amont pour choisir un échantillon de projets représentatifs. L'observatoire répond à une obligation réglementaire (circulaire DCE 2007/18 du 16 janvier 2007) et prend en compte des indices d'actualisation.

Eviter la dérive des coûts

"Sur l'assainissement, nous avons beaucoup de données, mais ce n'est pas le cas sur bien d'autres sujets, en particulier sur les plus novateurs. Par exemple pour l'eau pluviale, nous n'avons pas suffisamment d'éléments pour ouvrir un sous-onglet sur les toitures végétalisées ou les chaussées drainantes", poursuit la chargée de mission. L'onglet "pollutions agricoles" est vide, car les mesures agro-environnementales (MAE) ne sont pas gérées par l'agence de l'eau. En "pollution industrielle", 14 types de traitements sont listés, de l'adsorption à la phytoremédiation. La restauration hydromorphologique des cours d'eau est bien abordée, avec notamment le coût de création d'une frayère à brochets. Mais des lacunes existent : "Nous n'avons pas suffisamment d'éléments sur les passes à poissons ou le démontage des seuils par exemple", constate Rachel Baguet. Enfin, dans la rubrique "eau potable" figurent uniquement les coûts d'achats de fonciers agricoles pour la protection des captages. Aucun coût n'est indiqué pour la construction d'une unité de production d'eau potable. Le site est donc perfectible et sera actualisé au fil du temps. Mais le but est clair : éviter la dérive des coûts et resserrer les prix du marché.