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Intercommunalité - La Seine-et-Marne s'invite dans le débat sur le Grand Paris

"Nous devons parler d'égal à égal avec Paris et jusqu'à présent cela n'a pas été le cas." Guy Roussel est le président d'Ericsson France, mais il s'est avant tout exprimé comme seine-et-marnais, lundi 13 octobre. Avec lui, près de 1.000 élus et décideurs du département s'étaient massés à la Ferme du Buisson, à Noisiel, pour faire entendre leurs positions. Le conseil général les avait invités à une rencontre sur les enjeux du Grand Paris pour la Seine-et-Marne. 

Une table ronde leur a permis de parler directement au président de région, Jean-Paul Huchon, et à l'émissaire de Bertrand Delanoë, Jean-Pierre Caffet, sénateur et conseiller de Paris. De son côté, Christian Blanc, secrétaire d'Etat à la région capitale, qui était également invité, n'a pas souhaité être présent "à ce stade de sa réflexion". D'emblée, Jean-Pierre Caffet a tenté de rassurer l'auditoire. Il a notamment souhaité que le dialogue, amorcé en 2001 entre la ville et ses voisins, se poursuive "sans aucun impérialisme de la part de la capitale". L'élu socialiste a rappelé que la "Conférence métropolitaine", réunie autour de Paris le 1er octobre 2008, avait entériné le choix d'un statut de syndicat d'études mixte, ouvert aux volontaires, sans aucune compétence, et destiné à penser, notamment, à une meilleure solidarité financière entre les collectivités. "La peur de l'ogre parisien qui créerait une communauté urbaine et mettrait la main sur la petite couronne est donc infondée", a assuré Jean-Pierre Caffet. Il reste que le périmètre de ce nouveau syndicat est encore à délimiter. Paris Métropole pourrait correspondre à la "zone dense" de la région parisienne, englobant 174 collectivités, et 8,6 millions d'habitants. En Seine-et-Marne, ce syndicat concernerait les intercommunalités de Melun-Sénart, de Marne-la-Vallée et de Plaine-de-France. Or, comme l'a souligné le sénateur UMP Michel Houel, "la Seine-et-Marne ne veut pas être en dehors de ce Grand Paris".

Les doléances sont nombreuses pour ce département contrasté, décrit lundi comme un vaste dortoir éloigné des emplois franciliens, "variable d'ajustement" de l'expansion régionale. Le projet de Grand Paris fait donc redouter à certains une marginalisation du reste du département. Voilà qui aura pu conforter Jean-Paul Huchon, qui continue de juger inutile l'ajout d'une structure supplémentaire à sa région. Le président du conseil général de Seine-et-Marne, Vincent Eblé, a finalement conclu le débat : il proposera l'adhésion de son département au syndicat, et souhaite que toutes les collectivités puissent y participer. Et s'il reconnaît la légitimité "de traiter les spécificités du cœur de l'agglomération", il souhaite aussi que soient prises en compte "les spécificités des territoires moins denses de la région".

 

Olivier Bonnin