Aménagement du territoire - Le Sdrif bientôt voté, mais loin d'être appliqué
Le schéma directeur de la région Ile-de-France (Sdrif) peut désormais passer au vote. Après quatre ans d'élaboration, il a été présenté mercredi dans sa version définitive. Il sera proposé au conseil régional les 25 et 26 septembre. Une première mouture de ce projet d'aménagement avait été soumise en 2007 à l'Etat, aux conseils généraux et autres chambres consulaires. Une vaste enquête publique de deux mois a abouti en juin à un avis favorable, assorti de quatre réserves. "Nous avons fait un travail de compromis et de rapprochement, et nous pensons que le texte est meilleur", a estimé Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, en présentant la version amendée. Les collectivités locales franciliennes pourront relever quelques avancées. Elles ont notamment obtenu "des marges de manoeuvre accrues dans l'élaboration de leurs documents d'urbanisme", même si le Sdrif maintient l'objectif d'une ville "plus compacte", avec la construction de 60.000 logements par an, et des espaces naturels préservés. Par ailleurs, si la région vise 30% de logement locatif social à l'horizon 2030, le nouveau texte précise que cet objectif "ne revêt aucun caractère contraignant". Parmi les huit départements franciliens, seuls les Hauts-de-Seine et les Yvelines rejettent le projet régional. Mais "tous ont besoin du nouveau schéma pour avancer", a jugé Jean-Paul Huchon. Toutefois, avant de pouvoir abandonner le Sdrif de 1994, la région devra encore collaborer avec le gouvernement. "Si jusqu'en avril nous avons su trouver des compromis", notamment sur un développement équilibré du quartier de La Défense, "il semble que l'Etat ne recherche plus la concertation depuis la nomination de Christian Blanc au poste de secrétaire d'Etat chargé du développement de la région capitale", assure Mireille Ferri, la vice-présidente. Le Sdrif dépend pourtant de son aval : avant d'être appliqué, il devra être transmis au Conseil d'Etat par le gouvernement.
Olivier Bonnin
