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Education - La rue de Grenelle veut jouer la transparence

Le ministère de l'Education nationale a mis en ligne vendredi sur son site pas moins de dix-sept rapports de 2011 qui dormaient jusque-là dans ses cartons.

Dix-sept rapports publiés d'un coup. Le ministère de l'Education entend faire preuve de "transparence" et contribuer "utilement au débat public sur la réussite éducative", en mettant en ligne sur son site ces documents datés de 2011 et qui émanent de l'Inspection générale de l'éducation nationale (Igen) et de l'Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR). Encore ne s'agit-il que de rapports "récents", d'autres plus anciens seront également sortis des cartons "dans les jours qui viennent". Désormais, tous ces documents auront ainsi "vocation à être publiés", précise le ministère qui répond en cela à une demande des syndicats qui s'étaient plaints cet automne d'une rétention d'information. Dès mercredi, le nouveau ministre de l'Education, Vincent Peillon, avait d'ailleurs annoncé que les rapports "cachés ces dernières années" seraient publiés en fin de semaine.
Parmi ces rapports figurent notamment celui sur la mise en oeuvre du plan Economie numérique rurale réalisé par les deux inspections générales en juin 2011. Or pour obtenir ce rapport, l'Association des maires ruraux de France (AMRF) déclare avoir dû saisir la Commission d'accès aux documents administratifs (Cada) ! Ce plan numérique lancé en 2009 et doté de 67 millions d'euros pour aider les écoles rurales à s'équiper (soit 10.000 euros de subventions par école) est pourtant qualifié de "succès". "Il a joué un rôle déterminant dans la réduction du retard pris par les écoles rurales en matière d'équipements et d'usages du numérique", souligne le rapport. Seule anicroche : l'utilisation de la bourse de 1.000 euros pour l'achat de ressources numériques pédagogiques. "Les maîtres sont particulièrement conscients d'avoir mal employé" cette somme allouée sur la base d'un catalogue "se révélant dans la pratique peu pertinent".

Internats d'excellence

Tous les sujets traités ne sont pas aussi consensuels. C'est le cas du rapport de juin 2011 sur le remplacement des professeurs absents, qui souligne que "l'administration n'a aujourd'hui qu'une connaissance très imparfaite du nombre réel des absences" et que ces dernières sont l'objet de "sous-estimations particulièrement flagrantes".
S'agissant des internats d'excellence, l'un des piliers du plan Espoir banlieues de 2008, les deux inspections se félicitent de leur mise en oeuvre rapide mais s'interrogent à la fois "sur le profil des internes accueillis, sur les actions mises en place à destination des internes, ou sur le bilan encore décevant des places dites labellisées". De plus, elles s'inquiètent de leur financement à venir et préconisent que "les collectivités territoriales prennent le relais en matière de fonctionnement et assument les charges prévues par les lois de décentralisation". "Il semble impossible, dans la perspective d'une création de nouveaux internats d'excellence, qu'elles ne soient pas associées également aux dépenses d'investissement", ajoute le rapport. Récemment interrogée par Localtis, l'association Ville et Banlieue avait indiqué pour sa part qu'il fallait "veiller à ne pas vider les quartiers de leurs meilleurs éléments et contribuer ainsi à leur ghettoïsation".
Les inspections se sont également penchées sur la formation des enseignants, les écoles maternelles, le fonctionnement des services académiques, la réforme de l'enseignement primaire, le fonctionnement des jurys de validation des acquis de l'expérience (VAE) ou encore les "classes pour l'inclusion scolaire" destinées à faciliter la scolarisation des enfants handicapés.