La région Paca et France Travail innovent dans la définition des besoins de formation

Depuis plusieurs mois, la région Sud (Paca) et la direction régionale de France Travail Provence-Alpes-Côte d’Azur travaillent ensemble à la mise en place d’un nouveau dispositif destiné à affiner la définition des besoins de formation à l’échelle des bassins d’emploi : les comités d’expression des besoins locaux de formation (Cebel). "Nous travaillons depuis 2016 en étroite collaboration avec France Travail (ex-Pôle emploi) dans le cadre d’un partenariat qui visait à l’origine à coordonner nos efforts pour offrir des formations adaptées aux besoins des entreprises locales pour garantir une insertion durable et de qualité aux demandeurs d’emploi", explique Mohamed Mahali, conseiller régional et président de la Commission formation emploi de la région. Une coordination efficace, souligne l’adjoint au maire de la ville de Toulon, qui avance un taux de retour à l’emploi post-formation proche de 60% sur la région, "15 point au-dessus de la moyenne nationale", revendique-t-il. Avec la mise en place des Cebel, les partenaires entendent ainsi s’inscrire "dans une dynamique plus ambitieuse en soutenant l’émergence d’une offre plus en phase avec les besoins des entreprises et en cohérence avec les actions déjà menées sur le territoire".

Mieux s’adapter aux besoins spécifiques des bassins d’emploi

L’enjeu, explique l’élu, "est de s’acheminer vers une offre de formation unifiée et clarifiée" en sollicitant l’ensemble de l’écosystème des acteurs locaux de la formation depuis les Opco, les chambres de commerce et d'industrie, les branches professionnelles, jusqu’aux entreprises et aux demandeurs d’emploi eux-mêmes, précise Mohamed Mahali. "Nous avons fait le constat de la nécessité de nous adapter aux besoins spécifiques des territoires ; nous le faisions déjà mais à travers la mise en place des Cebel, nous voulons aller plus loin, plus vite et de manière plus précise." Ces comités d’expression des besoins locaux de formation sont bel et bien une initiative commune de la région et de la direction régionale de France Travail, précise l’élu. Un binôme qui pilote et anime des Cebel auxquels sont associés "des techniciens des missions locales, de Cap emploi, de l’Apec ou encore des conseils départementaux", avec une organisation à l’échelle des bassins d’emploi "qui nous permet de mobiliser l’ensemble des acteurs" impliqués dans les enjeux de formation. "L’objectif, rappelle le président de la commission emploi formation de la région, c’est de faire dans la dentelle." Le dispositif doit ainsi permettre aux partenaires d’améliorer le repérage des besoins en compétences pour les traduire en actions de formation achetées par France Travail et la région. "L’enjeu est de répondre très rapidement aux besoins émergents", en instaurant une dynamique de travail collectif qui n’a pas vocation, se défend l’élu, à remettre en cause les dynamiques existantes, mais plutôt à mieux tenir compte des spécificités des territoires.

"En matière de protection de l’environnement, de réponse au défi climatique, des nouveaux métiers se développent : c’est le cas dans le domaine des panneaux photovoltaïques, par exemple, où il existe de vrais besoins en matière d’emploi et donc de formation. La demande a émergé très rapidement et il a fallu que l’on s’adapte", décrit l’élu régional. D’autres métiers sont dans le viseur, dans le maritime comme dans le nucléaire, précise Mohamed Mahali. La région travaille ainsi sur 12.000 places de formation au total pour un montant total de 52 millions d'euros d’achat de formations au cours du premier semestre.