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Grands événements sportifs - La région Ile-de-France favorable à la candidature de Paris aux JO 2024 malgré des divisions de fond

Le conseil régional d'Ile-de-France a officialisé jeudi 7 mai sa participation au projet de candidature de Paris aux Jeux olympiques 2024 par le vote d'une délibération, adoptée par 136 voix contre 37 et 4 abstentions.
Cette délibération a été l'occasion d'un "débat exceptionnel", selon le mot d'introduction de Jean-Paul Huchon, président de la région. Un débat qui a mis en avant des avis beaucoup plus partagés que ne le montre le résultat du scrutin.
Gros morceaux des discussions, le développement territorial et l'héritage au sens large ont suscité de vifs échanges. A Francis Parny, vice-président de la région chargé du sport, qui a avancé le concept de "métropolisation durable", Valérie Pécresse (UMP) a rétorqué avec une formule qui a fait mouche : "Les JO, oui, mais les transports d'abord." Globalement, les défenseurs les plus farouches de la candidature ont, à l'image de Jean-Paul Huchon, défendu l'idée selon laquelle les JO "s'intégreront dans une transformation au long cours" de la région en cohérence "avec le projet de territoire", à commencer par le Grand Paris Express et le schéma directeur régional. A l'inverse, les opposants fustigeaient la position consistant à laisser penser que seule la perspective des JO pourrait libérer moyens financiers et énergies. "L'organisation des JO n'est pas une priorité pour engager l'argent public", a ainsi protesté le groupe EELV, demandant que la somme prévue pour la candidature [estimée à quelque 60 millions d'euros] soit consacrée à des équipements de proximité.

Pas de référendum mais une consultation de la CNDP

Côté économie toujours, Jean-François Pélissier est venu contredire le discours dominant sur les retombées économiques attendues des jeux olympiques. Citant diverses études indépendantes, l'élu du Front de gauche a souligné que "ce type de manifestations n'a pratiquement aucun effet sur l'emploi", et que "les vrais bénéficiaires des JO sont les multinationales". En écho, Francis Parny a émis le souhait que soit réalisée "au plus vite une étude d'impact économique pour s'assurer d'un retour sur investissement". Une façon comme une autre de faire comprendre qu'aucune étude de ce type n'a été réalisée à ce jour pour accompagner le projet de candidature…
Par ailleurs, la question de la consultation de la population a également fait débat. "La candidature devra être le fruit d'une consultation large de tous les habitants", a précisé Jean-Paul Huchon. Le président de la région a ainsi proposé au CNOSF (Comité national olympique et sportif français, porteur du projet au nom du mouvement sportif) de faire appel à la Commission nationale du débat public (CNDP). Dans ce cadre, des "outils numériques" pourraient être mobilisés pour "toucher les jeunes". Une proposition qui ne correspond pas à la demande de "référendum populaire" déposée par amendement par le Front de gauche et rejetée par l'assemblée régionale.

Ile-de-France contre Paris, le match est lancé

En revanche, le problème de l'implantation des sites a lui fait l'objet d'un relatif consensus. Laurent Lafon, maire UDI de Vincennes, dans le Val-de-Marne, a déploré qu'aucun des sites pressentis pour accueillir l'événement ne soit situé dans son département. "Ce qui est envisagé n'assure pas une égalité des territoires", a-t-il affirmé. Si son amendement en faveur de cette "égalité territoriale" a été adopté, il pourrait rester lettre morte. Officiellement, il reviendra en effet au mouvement sportif de choisir les sites selon des critères qui ne devraient obéir qu'à des enjeux sportifs et d'organisation et non à des préoccupations politiques (lire ci-contre notre article du 17 avril 2015).
Enfin, l'importance du rôle que doit tenir la région dans le projet, notamment vis-à-vis de la ville de Paris, fait l'unanimité. Si un amendement soutenu par Laurent Lafon et Chantal Jouanno (UDI) visant à donner à la candidature le nom de "Paris – Ile-de-France" a été rejeté pour éviter toute "crispation" politique et se conformer aux usages de l'olympisme, les différents intervenants ont largement souligné que "les Jeux seront plus ceux de l'Ile-de-France que ceux de Paris" (Valérie Pécresse). Ce que Jean-Paul Huchon a résumé avec humour : "Vaires-sur-Marne [site pressenti pour accueillir les épreuves de canoë-kayak, ndlr] n'est pas un arrondissement de Paris."
La place de la région au sein du GIP (groupement d'intérêt public) qui se substituera à l'association Ambition olympique et paralympique pour porter la candidature après son dépôt officiel en juin auprès du Comité international olympique devrait elle aussi faire l'objet de vifs débats avec l'ensemble des parties prenantes. Des débats que Jean-Paul Huchon a feint de vouloir désamorcer en lançant avec ironie : "Les Jeux olympiques sont avant tout un événement sportif. On aurait pu s'en apercevoir plus tôt."

 

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