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Education - La région Bretagne abandonne le chèque-livre et lance des plateformes d'aide aux devoirs

Depuis 2004, les familles des lycéens bretons recevaient à chaque rentrée six chèques-livres de 10 euros chacun pour acheter ou louer des manuels scolaires neufs ou d'occasion, mais aussi des cahiers d'exercices et de travaux pratiques, des dictionnaires, lexiques ou œuvres étudiés en classe. La région Bretagne, à l'occasion de son budget prévisionnel 2016, adopté le 25 mars, abandonne ce système, au profit de subventions attribuées aux associations de parents d'élèves qui gèrent l'achat des livres scolaires au sein des lycées. "Au cours des années, on s'est aperçu que le dispositif chèques-livres ne convenait pas à tous les établissements, et notamment les lycées professionnels (LP), qui avaient davantage besoin d'équipements", justifie Isabelle Pellerin, vice-présidente de la région Bretagne, en charge des lycées. "D'ailleurs nous avons expérimenté ces dernières années, pour certains LP, une dotation pour l'achat d'équipements".

Remplacé par des subventions à des associations

La région Bretagne observe également que dans un grand nombre de lycées (environ 90%, selon la région), des associations de parents d'élèves s'organisent pour centraliser l'achat des manuels scolaires, constituer une collection et ainsi assurer une quasi-gratuité aux élèves. "Ces associations récupéraient les chèques-livres auprès des familles, les renvoyaient à la région et obtenaient en retour une subvention leur permettant d'acheter les livres", indique Isabelle Pellerin. "Notre idée est d'offrir aux familles le même service, et de faire des économies, car nous avons besoin de redéployer certains crédits vers le numérique", poursuit-elle. "Le dispositif des chèques-livres disparaît donc, mais pas l'aide à l'achat de manuels scolaires, car nous subventionnons les associations qui gèrent l'achat des livres. Nous avons donc un service équivalent, avec un coût moindre."
Dans un communiqué daté du 14 mars 2016, la FSU Bretagne qualifie "d'erreur historique" le projet de la région "d'abandonner ce dispositif pour lui substituer seulement la possibilité d'un financement via les fonds sociaux des établissements, et cela uniquement 'pour les familles qui en ont le plus besoin'".

Des plateformes d'aide aux devoirs en expérimentation

Parmi les "redéploiements vers le numérique" évoqués par Isabelle Pellerin figure la maintenance des équipements informatiques en lycée, compétence des régions depuis la loi pour la refondation de l'école. Pour 2016, l'effort de recrutement de la région dans ce domaine sera de trois ingénieurs et neuf techniciens.
Autre projet de la région Bretagne, au cours du mandat 2016-2021, la mise en place de plateformes d'aide aux devoirs. "Ce projet prendra la forme d'expérimentations, avec des établissements et des équipes pédagogiques volontaires", indique la vice-présidente en charge des lycées, car "la région Bretagne souhaite être plus présente, plus impliquée, sur la réussite scolaire au lycée".
Ces plateformes d'aide aux devoirs devraient prendre la forme d'une hotline par téléphone, mail ou tchat, qui sera assurée par des enseignants ou des étudiants, de 18 heures à 21 heures, par exemple. Les enseignants des établissements participant mettront en ligne les exercices ou documents nécessaires, pour rendre les échanges entre élèves et tuteurs plus faciles. Ces échanges permettront de faciliter la compréhension d'un concept vu en cours, ou de travailler sur un exercice non compris.