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Culture - La réforme du Centre des monuments nationaux prend tournure

Préparée dans un climat tendu - les syndicats reprochant à la direction un manque de concertation - la réforme du Centre des monuments nationaux (CMN) semble néanmoins en bonne voie. Le conseil d'administration du Centre vient en effet d'adopter le "projet de développement" de l'établissement. La réforme s'inscrit dans le prolongement du nouveau statut du CMN, mis en place par un décret du 6 avril 2007 (voir notre article ci-contre). Elle prévoit notamment d'adjoindre quatre nouvelles directions aux cinq directions existantes. L'intitulé de ces nouvelles entités montre bien les orientations retenues. Outre une direction de la maîtrise d'ouvrage et une direction scientifique, la direction des relations extérieures sera notamment chargée des relations avec les collectivités territoriales, les entreprises et les mécènes, tandis que la direction du développement économique "veillera à accroître les ressources propres de l'établissement". Dans le cadre de son projet de développement, le CMN entend en effet valoriser le patrimoine monumental en l'ouvrant à des manifestations événementielles, comme cela est par exemple le cas, depuis janvier 2009, pour la forteresse de Salses (Pyrénées-Orientales). Les monuments nationaux devraient également accueillir davantage de tournages et de manifestations artistiques et culturelles. L'enjeu est de taille, dans la mesure où le CMN tire les deux tiers de ses recettes des droits d'entrées dans les monuments. Pour susciter l'intérêt d'un public nouveau, le projet de développement prévoit aussi l'organisation d'"événements réseaux", comme le "jeu de piste malin" (une chasse aux oeufs de Pâques) organisé le 12 avril prochain pour "attirer un public d'enfants" ou un pique-nique du 14 juillet dans les jardins jouxtant les monuments. Autre axe important de la réforme du CMN : l'amélioration de l'accessibilité - imposée par la loi Handicap du 11 février 2005 - et de l'accueil du public. Le Centre bénéficiera pour cela, en 2009, d'un budget en hausse de 7,4%, à environ 120 millions d'euros.
Le CMN gère 96 monuments répartis sur l'ensemble du territoire, allant des sites les plus connus (l'abbaye du Mont-Saint-Michel, la basilique cathédrale de Saint-Denis, l'arc de Triomphe, le Panthéon, la Sainte Chapelle, le château d'If, les alignements de Carnac, le château d'Angers...) à des monuments plus confidentiels (la maison des Jardies à Sèvres où mourut Gambetta, la maison de Georges Clemenceau à Saint-Vincent-sur-Jard...). Ces différents sites ont accueilli au total près de 8,5 millions de visiteurs en 2008. Le CMN emploie plus de 1.300 agents permanents ou temporaires. Outre la subvention de l'Etat - dont plus des trois quarts sont destinés aux opérations d'entretien et de restauration au titre des nouvelles compétences du Centre en matière de maîtrise d'ouvrage -, son budget est alimenté essentiellement par la billetterie et par les recettes annexes : boutiques, Editions du Patrimoine, mécénat...

 

Jean-Noël Escudié / PCA