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Habitat - La part du parc social dans le logement a reculé d'un point en dix ans

Le Commissariat général au développement durable publie, dans sa lettre "Chiffres et statistiques", une étude sur la structure du parc de logements en 2009. Celle-ci porte à la fois sur la situation constatée l'an dernier, sur son évolution depuis dix ans et sur les différences observées en fonction des territoires. En termes d'utilisation du parc, les résidences principales représentaient 82% de l'ensemble en 2009, les résidences secondaires 9,2% et les logements vacants 8,8%. Au cours des dix dernières années, la part des résidences principales a progressé (elle était de 81,1% en 1999) et celle des résidences secondaires a reculé (10% en 1999). Celle des logements vacants - sujet récurrent de polémique en matière d'accès au logement - est restée quasi stable, mais avec un net contraste entre le début et la fin de la période. Cette part est en effet passée de 8,9% en 1999 à 8,1% en 2005, avant de remonter à 8,8% en 2009.

L'étude fournit également des informations intéressantes en termes de statut d'occupation des logements. Ainsi, en 2009, les propriétaires-occupants représentent 57,9% de l'ensemble des résidences principales. Leur part, qui était de 55,8% en 1999, a progressé de façon régulière tout au long de la période. Elle reste toutefois encore nettement inférieure à la moyenne européenne (65% dans la dernière étude d'Eurostat "Consumers in Europe"). La part des locataires du parc privé est restée quasi stable au cours de la période, passant de 24,2% à 24,4%. En revanche, celle des locataires du parc social et des collectivités territoriales a reculé de près d'un point, passant de 16,5% à 15,7%. Si les 20% de logements sociaux de la loi du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains restent un objectif affiché, ils correspondent de moins en moins à la réalité du parc social. Enfin, les logements correspondant à des statuts "fragiles" (logements meublés soumis à la taxe d'habitation, ménages logés gratuitement, locataires soumis à un bail rural...) ont connu une nette diminution sur la période, passant de 3,5% à 2%.

L'étude apporte aussi quelques informations sur la qualité de l'habitat, comme l'ancienneté du parc (11,2% des logements ont toutefois été construits après 1999) et le nombre de pièces selon le statut d'habitation (les logements du parc locatif social sont en moyenne plus grands que ceux du parc locatif privé). Mais le plus original concerne sans aucun doute la répartition spatiale des différentes formes de logement. Si les propriétaires-occupants sont à peu près équitablement répartis sur le territoire - à l'exception notable de leur sous-représentation en Aquitaine, dans le grand sud-est et, bien sûr, en Ile-de-France -, il n'en va pas de même pour les locataires. Les cartes cantonales montrent en effet qu'il existe en réalité deux France des locataires. A l'exception de la grande agglomération marseillaise, les taux les plus élevés de logements locatifs sociaux dans l'ensemble de l'habitat se situent clairement au nord d'une ligne Grenoble-Brest. A l'inverse, les plus forts taux de locataires du parc privé se concentrent en Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Corse. Pour leur part, les taux les plus élevés de logements vacants s'observent autour d'un axe Biarritz-Strasbourg, qui correspond essentiellement à des zones rurales. Enfin, les taux les plus élevés de résidences secondaires se situent essentiellement dans les zones de montagne (Alpes, Pyrénées, mais aussi et surtout Massif central). Il apparaît également que la Bourgogne est en train de devenir, au même titre que la Normandie, le "poumon vert" des Franciliens. 

 

Jean-Noël Escudié / PCA