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Eco-quartiers - La mobilité en quête d'une meilleure place dans les éco-quartiers

Le 16 février, une journée portant sur le thème de la mobilité dans les éco-quartiers a réuni une centaine de participants à Paris. Organisée par le Club des villes et territoires cyclables et l'association Rue de l'avenir, elle a permis d'éclairer certaines des ambitions contenues dans les programmes ou projets d'aménagement de ces quartiers ou ZAC, dont le niveau de conception ou de réalisation est évidemment très variable et où beaucoup reste à faire malgré des avancées certaines.

Côté francilien, ce fut l'occasion de faire le point sur l'appel à projets "Nouveaux Quartiers urbains" (NQU) lancé en 2008 dans la continuité du schéma directeur de cette région (Sdrif). "Il constitue en quelque sorte une déclinaison qualitative du Sdrif et fédère, autour de chaque projet soumis, des collectivités, des aménageurs, des institutionnels et d'autres acteurs de la ville. Cette approche partenariale se décline d'ailleurs dans la composition d'ordre collégial du comité technique chargé d'évaluer les projets, mais moins dans celle du jury", a pointé Jacqueline Samulon, urbaniste et chargée de mission NQU à la région. La seconde session de cet appel à projets (NQU 2) étant en cours, de premiers enseignements peuvent être tirés de la démarche. Globalement, les lauréats de petite et grande couronne sélectionnés dans le cadre du premier NQU (9 sur 27 candidats) ont bien répondu aux critères relevant de la mobilité, qui leur étaient imposés dans le cadre du cahier des charges préalablement fixé par la région. "Le critère de conception d'une ville dense et compacte a notamment donné lieu à des propositions intéressantes, qui visent à rapprocher dans ces futurs quartiers les domiciles et lieux de travail ou à anticiper les impacts que peut générer en termes de déplacements l'émergence d'un équipement structurant", a précisé Jacqueline Samulon. Derrière les "bonnes intentions" affichées par ces projets, son travail d'évaluateur l'a néanmoins conduit à interroger et préciser certains points avec les candidats pré-sélectionnés. Notamment sur le besoin d'une meilleure prospective dans ces quartiers censés intégrer une réflexion approfondie sur leur évolution future, ce qui reste un point faible des projets soumis.

Concernant les projets déposés dans le cadre de NQU2 (33 dont 12 pré-sélectionnés et une sélection imminente des lauréats), certains défauts, tels que le manque de réflexion sur l'impact des modes de vie des habitants sur le stationnement, ont également été pointés. Mais globalement, des initiatives encourageantes ont émergé. Par exemple à Cergy-Pontoise, où le projet d'aménager une ancienne friche militaire se structure autour du recours au bus et aux modes de circulation douce. De même, à Colombes ou Paris (ZAC Claude-Bernard), on vise à réutiliser ou mutualiser des parkings en vue de renforcer la fonction piétonnière ou la mixité fonctionnelle des sites concernés. "A terme, l'exécutif régional décidera de la suite à donner ou non à ces appels à projets, ce qui devrait pouvoir se faire étant donné le niveau de retour des collectivités, qui ont été au total plus d'une soixantaine à soumettre leurs projets", a conclu Jacqueline Samulon.

 

Morgan Boëdec / Victoires-Editions