La métropole de Montpellier va instaurer la gratuité des transports publics fin 2023
A partir du 21 décembre prochain, les habitants de la métropole de Montpellier pourront monter à bord des bus et tramways gratuitement. Cette promesse phare de la campagne municipale du maire socialiste Michaël Delafosse a été validée ce 2 février par le conseil de Montpellier Méditerranée Métropole, qui regroupe 31 communes. Près de 500.000 habitants sont potentiellement concernés.
La métropole a jugé probantes les deux premières phases du passage à la gratuité : le "pass gratuité week-end", disponible depuis septembre 2020, comptabilisait 92.000 utilisateurs au 31 décembre 2022 et celui destiné aux moins de 18 ans et aux plus de 65 ans, lancé en septembre 2021, 106.000, indique-t-elle dans un communiqué. "La récente crise énergétique démontre plus que jamais la nécessité de favoriser le transport public au travers d'une transition tant écologique que solidaire", souligne le conseil de la métropole.
Pour les utilisateurs, l'économie réalisée représente 196 euros par an pour un lycéen de 18 ans, 321 euros pour un retraité, 481,50 euros pour un salarié sans plan de déplacement d'entreprise (PDE), 217 euros pour un salarié disposant d'un PDE ou encore 826 euros pour une famille de deux adultes avec PDE et deux enfants de plus de 18 ans, estime la collectivité.
La billetterie génère annuellement 40 millions d'euros, soit 5% environ du budget de la métropole. Le manque à gagner devrait être moindre - autour de 30 millions d'euros - puisque les touristes et les entreprises continueront à payer leur quote-part, selon un porte-parole de la métropole.
La ville du sud de la France s'inscrit dans les pas de Dunkerque (Nord), une communauté urbaine de 200.000 habitants qui a aboli les tickets de bus en 2018 et où la fréquentation a bondi. Le Luxembourg est pour sa part devenu en 2020 le premier pays au monde à offrir la gratuité des transports publics sur l'ensemble de son territoire.
Aux opposants à la gratuité qui soulignent le risque de "saturation" des réseaux, Montpellier répond qu'elle investit en parallèle dans la construction d'une cinquième ligne de tram, prévue pour 2025, et dans l'achat de rames supplémentaires et de bus de nouvelle génération.