La Métropole de Lyon va assouplir la mise en place de sa ZFE
Le président EELV de la Métropole de Lyon Bruno Bernard a annoncé ce 14 février "l'assouplissement" du calendrier de la mise en place de la zone à faible émission (ZFE) de l'agglomération et "la remise à plat" de son projet d'extension.
Créée en 2020, cette zone doit permettre d'exclure à terme les véhicules les plus polluants, dont ceux fonctionnant au diesel. Se limitant d'abord aux poids lourds et véhicules utilitaires légers classés Crit'air 5, 4 et 3 ou non-classés, la ZFE de Lyon exclut depuis janvier dernier les véhicules des particuliers Crit'Air 5 et non classés - les plus polluants. A partir de 2024, les Crit'air 4, 3 et 2 devaient être interdits progressivement. Au 1er janvier 2026, seuls les Crit'Air 1 devaient être autorisés, avec des dérogations durant deux ans pour les ménages les plus modestes.
Comme prévu initialement "l'interdiction des véhicules particuliers Crit'Air 4 et 3 sera effective au 1er janvier 2024 et 1er janvier 2025. En revanche, les Crit'Air 2, qui étaient normalement exclus du périmètre central (Lyon, Villeurbanne et Caluire, NDLR) au 1er janvier 2026, pourront encore rouler jusqu'au 1er janvier 2028", a expliqué Bruno Bernard à l'AFP, en confirmant une information de l'hebdomadaire Tribune de Lyon.
"On a besoin d'une acceptabilité du plus grand nombre, du milieu économique jusqu'aux maires et citoyens", a souligné le président de la Métropole, dont la ZFE, dans sa forme actuelle, avait provoqué le mécontentement d'une partie des élus et de la population en raison de la rapidité de sa mise en place et certaines de ses restrictions. En outre, Bruno Bernard a indiqué mardi que le projet d'extension de la ZFE à des communes de l'est lyonnais, qui devait être soumis au vote du conseil métropolitain en mars, sera "remis à plat" pour une mouture dont le périmètre définitif sera déterminé à l'aide d'un "observatoire scientifique". Le projet doit être proposé en juin au conseil métropolitain.
"On va se donner trois mois de plus pour discuter avec les différents groupes et pour que la délibération du mois de juin soit la plus partagée possible", a déclaré le responsable écologiste, qui a fustigé le manque de communication de l'Etat sur les ZFE. "Il faut que l'Etat soit en adéquation avec l'obligation qu'il nous a transmise (pour les ZFE). Il faut que les Français comprennent. S'il n'y a pas de communication nationale, on aura beaucoup de mal", a indiqué Bruno Bernard.
A ce jour, onze métropoles dont les premières ont été Lyon, Grenoble et Paris, ont mis en place leurs ZFE avec des calendriers différents.