Zones à faibles émissions-mobilité : l'Assemblée nationale repousse la proposition de loi RN
L'Assemblée nationale a rejeté ce 12 janvier une proposition de loi RN, soutenue par LR, qui visait à supprimer les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) dans les agglomérations, où il est progressivement interdit aux véhicules les plus polluants de circuler. "Arrêtez d'emmerder les Français, de les exclure, de les culpabiliser !", a demandé le député Pierre Meurin, qui portait cette proposition examinée lors d'une journée dédiée à des textes de son groupe. Les zones à faibles émissions (ZFE ou ZFE-m) se mettent en place en ordre dispersé, avant leur généralisation, prévue par la loi, le 31 décembre 2024 dans les 43 agglomérations de plus de 150.000 habitants de France métropolitaine.
La proposition de loi du groupe d'extrême droite entendait à l'origine supprimer purement et simplement ces zones, qualifiées de "séparatistes". Pas question de "baisser la garde" sur "le sujet de la santé de nos concitoyens", a opposé le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, évoquant "le fléau silencieux des morts de la pollution de l'air". Il a épinglé "caricatures et fantasmes" du groupe de Marine Le Pen, qui se prêterait selon lui à des "postures de tribune". Une accusation que renvoient les élus RN à la majorité sur les textes de leur niche parlementaire.
Le groupe LR est venu en soutien de la proposition de loi, jugeant que la mise en place de ces zones "ne peut se faire de manière brutale et punitive".
Les Insoumis ont prôné un "moratoire" dans l'attente de davantage de transports en commun, car "nombre de nos concitoyens ne pourront changer de voiture", a fait valoir leur orateur Sylvain Carrière, qui n'a pas pris part au vote de suppression de l'article principal du texte.
"LFI et RN sont main dans la main", a estimé Bruno Millienne (MoDem). Le reste de la gauche a dit sa "vigilance" sur l'accompagnement social proposé pour le verdissement des véhicules.