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Environnement - La gestion des déchets radioactifs est planifiée jusqu'en 2012

Le 4 juin, le nouveau Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs 2010-2012 (PNGMDR) a été conjointement présenté à la presse par le ministère de l’Ecologie et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Il fait suite à une première édition publiée en 2007. Prévu par une loi de 2006, sa mise en œuvre et mise à jour tous les trois ans doivent être validées par décret. Il a dans ce sens été transmis au Parlement et est actuellement examiné par l’Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST).
Sur une centaine de pages, ce nouveau plan détermine une feuille de route pour améliorer la gestion de ces déchets et fixe des objectifs dont certains intéresseront directement les collectivités locales. Ainsi, la nécessité de mieux les informer sur ce sujet éminemment technique et souvent polémique figure bien parmi les enjeux abordés et débouche par ailleurs sur la création d’un site volontairement très accessible dédié à cette question des déchets radioactifs. Les volumes sont en effet suffisamment conséquents pour que la prise de conscience soit collective. Ainsi, le flux moyen de ces déchets est estimé à 2 kg par an par habitant et les volumes stockés sur le territoire national à plus d’un million de m3 de déchets. Ces derniers étant de profil très divers, tant en termes de radioactivité que de composition ou de toxicité. Pour l’heure, 90% d’entre eux, c’est-à-dire ceux de très faible, faible ou moyenne activité (TFA, FA ou MA), bénéficient d’une solution de stockage définitive à Morvilliers ou Soullaines, deux communes situées dans l’Aube. Dans le premier centre, une meilleure optimisation de la gestion est à l’étude et, dans le second, une extension devrait être envisagée à terme.
Mais le bât blesse toujours pour les déchets à vie longue (VL) et haute activité (HA). En effet, la seule solution consiste actuellement à les entreposer. "Mais le risque avec cette logique, c’est d’oublier qu’il leur faut une solution pérenne de stockage et de se reposer en quelque sorte sur ses acquis, ce que nous ne faisons pas bien évidemment", a précisé André-Paul Lacoste, président de l’ASN. Pour les déchets de faible activité à VL, l’option technique privilégiée reste un stockage à faible profondeur mais, pour rappel, les deux seules communes retenues dans l’Aube (Auxon et Pars-les-Chavagnes) se sont retirées du projet l’été dernier. "La recherche du site se poursuit, a témoigné Marie-Claude Dupuis, directrice générale de l'Andra. On a tiré les leçons de nos erreurs et on a plus de temps pour structurer le dialogue et la concertation avec les élus. Préalablement au choix du site, un débat public sera organisé. Quant au dialogue avec les élus, il devrait franchir un cap et ne plus viser le seul niveau communal mais bien l’échelon territorial. Pour l’heure, une trentaine de communes restent dans la course, dont une petite dizaine dans l’Aube."

 

Morgan Boëdec / Victoires éditions