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Accès au logement - La Fondation Abbé-Pierre va construire 2.000 logements très sociaux

A quelques jours de l'examen par le Sénat, en première lecture, du projet de loi de mobilisation pour le logement et la lutte contre l'exclusion, la Fondation Abbé-Pierre a annoncé, le 8 octobre, le lancement d'un nouveau programme de construction de 2.000 logements très sociaux. Baptisé "2.000 toits pour 2.000 familles", il s'étalera sur la période 2008-2011. Il ne s'agit pas là d'une première pour la Fondation, qui vient d'achever son programme 2005-2008, portant sur 1.500 logements très sociaux répartis dans 51 départements.
Comme le précédent, le nouveau programme de la fondation entend privilégier un certain nombre de critères. Le premier concerne les économies d'énergie, très importantes pour des personnes aux revenus modestes, et matérialisées - chaque fois que possible - par le label BBC (bâtiment basse consommation). Seconde priorité : l'insertion dans le tissu local. Ceci conduira la fondation à rechercher plutôt des petites opérations d'acquisition-amélioration de logements au sein de copropriétés, bien intégrées dans le tissu local et favorisant la mixité sociale des quartiers. La troisième priorité consistera à favoriser le développement des pensions de famille (le nouveau nom des maisons relais dans le projet de loi de mobilisation pour le logement). Destinées plus particulièrement aux personnes isolées qui ne peuvent, pour des raisons diverses tenant à leur histoire, accéder à un logement "ordinaire", les pensions de famille constituent des lieux de vie combinant des logements privatifs autonomes et des espaces collectifs favorisant le lien social. Dans le cadre de son programme, la fondation a décidé de limiter à 20 places la taille de ces pensions de famille.
Au-delà de son investissement dans la maîtrise d'ouvrage, la Fondation Abbé-Pierre entend bien conserver son côté militant. Lors de la présentation du programme, Patrick Doutreligne, le délégué général de l'association, n'a donc pas manqué l'occasion de rappeler que celle-ci engage un investissement de 10 millions d'euros "au moment même où l'Etat se désengage en baissant son budget logement de 6,9%". Il a toutefois reconnu que la production de logements très sociaux était passée de 6.000 unités en 2005 à 13.000 en 2007, mais a souligné que l'objectif gouvernemental de 20.000 logements très sociaux par an est encore loin d'être atteint. Selon Patrick Doutreligne, environ 25% de la population se situerait pourtant sous les plafonds du prêt locatif aidé d'intégration (PLA-I), qui correspond au seuil du logement très social.

 

Jean-Noël Escudié / PCA