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Petite enfance - La dimension éducative relativement "modeste" dans les crèches

La dimension éducative de l'accueil des enfants en crèche est relativement "modeste" faute de temps et de personnel, et les éducateurs de jeunes enfants peuvent parfois se sentir frustrés, selon une étude diligentée par la Drees (études des ministères sociaux) publiée le 8 juillet.
"Le discours (ainsi que les projets pédagogiques écrits) de la plupart des professionnelles de la petite enfance et singulièrement celui des éducatrices de jeunes enfants mettent en avant la mission éducative", note cette enquête réalisée dans 15 crèches par un cabinet d'études. Mais "les observations réalisées conduisent à relever un écart entre le discours et les pratiques".
"Les activités éducatives sont menées quand le nombre de professionnelles présentes est suffisant et permet la séparation des sections en groupes d'activités", poursuivent les auteurs. Du coup, "c'est dans de nombreux cas une variable d'ajustement de la journée type plus qu'une activité encadrée". Pour autant, nuancent-ils, l'éducation n'est pas complètement absente : "dans leurs actes quotidiens", les personnels, même s'ils ne sont pas éducateurs de jeunes enfants, "participent pleinement à l'éveil et au développement des enfants en intégrant, dans leur fonction même ou bien sur des temps consacrés à l'animation, une partie éducative". Revers de la médaille, la spécificité de l'éducatrice de jeunes enfants s'estompe.
De plus, faute de personnel, l'éducatrice est souvent "amenée à effectuer le même travail que les 'auxiliaires'" (puéricultrices, titulaires de CAP...), "souvent au détriment de l'observation". Ainsi placée dans un "entre-deux professionnel inconfortable", elle peut "se sentir frustrée".
De façon générale, "les professionnelles aimeraient accueillir, dans de meilleures conditions encore, les enfants et les parents mais essaient pour l'instant d'assurer une garde la plus intelligente possible" visant "épanouissement" et "sécurité" des enfants. Les auteurs estiment aussi que les professionnels des crèches ont des métiers "pénibles" mais qu'en général, une bonne cohésion leur évite des situations de "souffrance au travail".

AFP