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Habitat - La dépense courante de logement atteint 9.800 euros par ménage

Les premiers chiffres du logement pour 2011 fournis pas le CGDD livrent des enseignements intéressants sur les dépenses d'acquisition de logements, les conditions de financement, l'activité des bailleurs sociaux, les différents postes de dépenses courantes de logement (énergie, loyers, charges) et le poids de ces dépenses dans le revenu des ménages.

Le commissariat général au développement durable (CGDD) publie les premiers chiffres du logement pour 2011 et les résultats consolidés pour 2010. Ceux-ci livrent plusieurs enseignements.
Tout d'abord, les dépenses d'acquisition de logements ont atteint 303 milliards d'euros l'an dernier, ce qui permet de retrouver un niveau supérieur à celui de 2007. Ce chiffre confirme l'envolée de l'activité immobilière, puisque la progression sur 2011 est de 14,6%, après 15,2% en 2010. Ces deux années de hausse succèdent toutefois à deux années (2008 et 2009) qui ont connu la plus forte contraction de l'activité depuis 1984. Si les acquisitions de logements anciens ont légèrement ralenti l'an dernier tout en se maintenant à un niveau élevé (+20% contre +36,4% en 2010), l'investissement en logements neufs a connu en revanche un retour de croissance. Conséquence : après s'être contractés durant la crise, les prix sont repartis à la hausse à partir de 2010. Cette dernière s'est même accélérée dans le neuf alors qu'elle a légèrement décéléré dans l'ancien.
Dans le même temps - et malgré la crise - les conditions de financement des ménages se sont révélées plus favorables en 2010. Le recul des taux d'intérêt leur a ainsi permis d'atteindre, en novembre 2010, leur plus bas niveau historique depuis l'après-guerre. La reprise de la hausse du volume de crédits nouveaux à l'habitat versés aux ménages - après le recul de 2009 - s'explique aussi par la progression du prêt à taux zéro (PTZ) dans le neuf et par la distribution de 81.000 éco-PTZ (pour des travaux d'amélioration énergétique des logements) et de 15.000 Pass-foncier (pour l'accès à la propriété de ménages modestes). Le niveau de financement de l'activité immobilière en 2010 a ainsi dépassé celui de 2005, mais reste toujours inférieur à celui des années 2006 à 2008.
Les bailleurs sociaux ne sont pas restés à l'écart de cette reprise. Leur activité a progressé en 2010 "à un rythme soutenu, en lien avec l'accroissement des aides et subventions en faveur du logement locatif social". Le CGDD relève également que "les organismes sociaux profitent d'une offre accrue de crédits émanant de la Caisse des Dépôts et d'une baisse des taux d'intérêt des prêts locatifs sociaux qui sont indexés sur le taux de rémunération du livret A".

Les dépenses courantes de logement décélèrent

De leur côté, les dépenses courantes de logement - loyers, charges et consommations d'énergie, hors redevances - ont ralenti leur progression l'an dernier (+1,9%), après l'accélération de 2010 (+3,3%), atteignant ainsi un total de 298,3 milliards d'euros. Les dépenses courantes de logement ont ainsi évolué l'an dernier à un rythme voisin de celui de l'ensemble de l'économie. Ce ralentissement s'explique par le coup de frein sur les dépenses d'énergie (+0,3% en 2011 contre +8,1% l'année précédente), qui résulte lui-même de deux tendances antagonistes : d'un côté, des prix de l'énergie qui restent fortement orientés à la hausse (+22% en 2011 après +23% en 2010 pour le fioul, +9,9% pour le gaz et +6% pour l'électricité) ; de l'autre, des consommations d'énergie dédiées au chauffage qui diminuent tout aussi fortement, en particulier sous l'effet d'une météo très clémente. Pour leur part, les loyers - qui représentent les trois quarts des dépenses courantes de logement - connaissent leur sixième année de décélération consécutive (+2,1% après +2,5% en 2010). Cette décélération des loyers est particulièrement marquée dans le parc social (+1,1% en 2011 contre +2,0% l'année précédente) et moins prononcée dans le secteur libre (+0,9% contre +1,3%). En revanche, les charges (10% du total de la dépense de logement) ont accéléré leur progression l'an dernier : +3,2% contre +1,4% en 2010.
Ces évolutions ont abouti à une dépense moyenne des ménages pour se loger de 9.800 euros par an, contre 9.700 euros en 2011. La hausse est plus rapide pour les locataires du parc privé (+1,4%) que pour ceux du parc social (+0,9%), en raison de la meilleure performance énergétique des logements sociaux. Dans le même temps, la croissance des aides personnelles au logement s'est ralentie, passant de +2,7% en 2010 à +2,0% l'an dernier. En termes macroéconomiques, les aides personnelles couvrent ainsi 5,2% des dépenses courantes de logement en 2010, contre 5,3% en 2009.
Enfin, on retiendra que les ménages ont consacré en moyenne, en 2010, 22,3% de leur revenu disponible brut à des dépenses courantes de logement. Le poids du logement s'est en effet accru de 0,3 point, le revenu moyen des ménages ayant progressé moins vite (+2,0%) que la dépense courante de logement (+3,2%). Bien qu'il n'y ait pas de corrélation directe entre les deux données, ce taux de 22,3% est aussi celui du poids de la dépense de logement (430,1 milliards d'euros en 2010) dans le PIB, soit un recul de -0,2 point, après -0,1 point en 2009.