Population - La croissance de la démographie française portée par les petites communes
La croissance de la population française est toujours très dynamique. C'est ce qui ressort du recensement définitif de la population publié le 31 décembre 2012 par l'Insee. Au 1er janvier 2010, la France comptait ainsi 64.612.939 habitants contre 63.186.117 en 2006, soit 1,4 million d'habitants en plus en quatre ans.
La France "connaît une croissance démographique deux fois plus élevée que la moyenne en Europe", précise l'Insee. Mais cette croissance démographique est inégalement répartie sur le territoire. Ainsi, le littoral atlantique et notamment la Bretagne, les Pays de la Loire et l'Aquitaine voient leur population fortement augmenter. Même tendance pour les régions Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes. A l'inverse, dans le nord et l'est, la dynamique est moins forte, particulièrement dans des régions comme le Nord-Pas-de-Calais, la Champagne-Ardenne, la Lorraine, la Bourgogne et l'Auvergne.
Outre-mer, la Guyane et la Réunion restent démographiquement dynamiques. En Guadeloupe, la population croît à un rythme en deçà du rythme national moyen et la Martinique voit sa population diminuer.
Si cette dynamique démographique est inégalement répartie, elle est globalement portée par les petites communes. Sur 36.683 communes que compte la France, la moitié a moins de 420 habitants et les deux tiers moins de mille. "Entre 2006 et 2010, les petites communes sont plus dynamiques que les grandes, détaille l'Insee. Si les communes de moins de 5.000 habitants abritent 40% de la population, elles représentent 70% de la croissance démographique. Quelle que soit la taille de la commune, être situé hors de l'espace urbain ou dans une petite agglomération est plus favorable que d'appartenir à une agglomération moyenne."
Les petites villes profitent du dynamisme des grands pôles urbains
Les communes rurales et les petites villes de moins de 10.000 habitants les plus dynamiques sont celles qui sont situées près d'une grande ville. Elles bénéficient ainsi du dynamisme en matière d'activité économique et de services de ces grands pôles urbains près desquels elles sont situées, tout en faisant profiter à leur population, qui travaille dans ces pôles, de logements moins chers et plus spacieux. Cette organisation a toutefois des conséquences négatives, notamment un coût du transport élevé.
A l'inverse, les communes rurales et les petites villes très éloignées des pôles urbains connaissent une croissance démographique beaucoup plus faible. La croissance est moins importante aussi dans les agglomérations moyennes (entre 20.000 et 100.000 habitants). Un phénomène que "l'on retrouve dans presque toutes les régions, et qui s'explique en bonne partie par l'évolution de la situation économique et de l'emploi", précise l'étude.
La croissance démographique des grandes agglomérations, y compris Paris, est quant à elle dans une situation intermédiaire. Enfin, les villes centre des agglomérations voient leur population augmenter cinq fois moins vite en moyenne que la population de leurs banlieues. Explications de l'Insee : ces villes sont attractives pour les jeunes, étudiants et actifs en début de carrière, ou pour des personnes âgées qui recherchent la proximité de services ou de commerces, mais elles sont moins attirantes pour les familles avec enfants.
Au rang des communes les plus peuplées, on compte Paris (2,2 millions d'habitants), Marseille (850.726), Lyon (484.344), Toulouse (441.802 habitants), Nice (343.304), Nantes (284.970), Strasbourg (271.782) et Montpellier (257.351). De l'autre côté, certaines villes sont largement dépeuplées, comme Rochefourchat dans la Drôme, qui compte un habitant au 1er janvier 2010, ou Majastres dans les Alpes-de-Haute-Provence, qui compte deux habitants seulement.
Le 15 janvier 2013, l'Insee présentera l'estimation de la population au 1er janvier 2013. La tendance à la croissance devrait se poursuivre. Début 2012, les estimations de l'Insee donnaient une population de 65,35 millions d'habitants au 1er janvier 2012.