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Recensement de la population - La population de 8.000 communes recensée à partir du 19 janvier

L'enquête annuelle de recensement de la population débute ce jeudi 19 janvier. 18.000 agents recenseurs et plusieurs milliers de coordonnateurs sont mobilisés pour recenser 9 millions de personnes dans quelque 8.000 communes. Grande première cette année, des personnes vont répondre aux questionnaires de recensement sur internet. L'opération doit être généralisée en cas de succès.

Devenue annuelle en 2004, l'enquête de recensement de la population débutera le 19 janvier dans quelque 8.000 communes de France et s'achèvera entre le 18 et le 25 février, suivant la taille de la commune. Dans 7.149 communes de moins de 10.000 habitants et 932 villes de plus de 10.000 habitants, 9 millions de personnes sont appelées à remplir deux documents. En premier lieu, un bulletin individuel portant principalement sur leur état civil et leurs caractéristiques socioprofessionnelles et, en second lieu, un questionnaire sur le logement qu'ils occupent. Pour savoir si l'on est concerné par l'enquête de recensement, il suffit de le demander à sa mairie. Les habitants des communes de moins de 10.000 habitants peuvent aussi se connecter à un site internet créé par l'Insee. Chacun y trouvera des réponses aux questions les plus fréquentes et même un quizz pour tester ses connaissances sur le recensement. Répondre à l'enquête de recensement est une obligation stipulée par la loi. Il n'y a pas lieu d'ailleurs d'avoir des réticences : d'une part, les agents-recenseurs sont soumis au secret professionnel et, d'autre part, les informations sont rendues totalement anonymes au moment de leur exploitation et de leur diffusion.
Cette année, 18.000 agents-recenseurs recrutés par les communes vont sonner aux portes afin de déposer les questionnaires du recensement et les retirer une fois ceux-ci remplis. Des agents dont la mission n'est pas toujours facile. La première difficulté étant la faible disponibilité des habitants, comme le montre une étude réalisée en février 2011 auprès de plus de 6.200 agents-recenseurs (en téléchargement ci-contre), qui montre que pour autant, près de 6 agents-recenseurs sur 10 sont "satisfaits" ou "très satisfaits" de leur mission, 1 sur 4 étant "assez satisfait".

Recruter des recenseurs n'est pas toujours simple

Méconnus de la population, les agents-coordonnateurs – le plus souvent des agents communaux - ont pourtant eux aussi un rôle capital dans la réussite de l'enquête de recensement. Ce sont eux qui notamment recrutent les agents-recenseurs. D'après une étude fondée sur les réponses de 5.133 coordonnateurs, cet exercice ne s'avère pas toujours simple. 16% des coordonnateurs disent avoir rencontré des difficultés de recrutement. C'est le cas de un coordonnateur sur quatre dans les communes de plus de 5.000 habitants. Les mêmes coordonnateurs affirment plus souvent, par ailleurs, avoir des problèmes avec certains agents-recenseurs. 4 communes sur 10 entre 5.000 et 10.000 habitants et 1 sur 2 parmi les communes de plus de 50.000 habitants ont en particulier été confrontées à au moins un abandon chez ses agents-recenseurs. "Avoir une équipe d'agents-recenseurs efficaces et/ou un bon relationnel avec ses agents-recenseurs semble être un point déterminant", conclut l'étude.
L'enquête de recensement de cette année donne lieu à une première. Dans 14 communes volontaires (voir la liste des communes), les habitants pourront remplir les questionnaires du recensement sur internet. Une possibilité nouvelle donc, qui pourrait présenter un certain intérêt pour les personnes peu disponibles ou celles qui sont réticentes à évoquer leur situation. Si le test s'avère concluant, l'expérimentation sera étendue à une centaine de communes en 2013. Et si le bilan est là encore positif, ce mode de réponse sera généralisé à la France entière, a priori en 2014 (année où, par ailleurs, le questionnaire du recensement devrait être modifié dans son contenu pour répondre tout à la fois aux évolutions de la société et aux nouveaux besoins statistiques).

Insee-communes : des relations qui s'apaisent

Cette solution viendra s'ajouter au mode de réponse traditionnel (questionnaire au format papier à remettre à l'agent recenseur) qui subsistera. Les communes seront averties en temps réel lorsqu'un ménage aura rempli et validé son questionnaire en ligne. Au final, les agents-recenseurs auront donc moins de déplacements à effectuer. Ce projet est en fait l'un des plus visibles d'un programme plus large baptisé Homere et inscrit dans le deuxième volet de la révision générale des politiques publiques (RGPP). Celui-ci vise aussi à moderniser les outils de suivi et de pilotage de la collecte. L'objectif est de parvenir à une plus grande efficacité dans la mise en oeuvre du recensement, tout en réalisant des économies qui profiteront à la fois à l'Insee et aux communes, comme le reconnaît un responsable de l'Insee.
Ces projets interviennent dans un climat de bonnes relations entre les communes et l'institut de statistiques. Selon l'étude déjà citée, plus de 9 coordonnateurs sur 10 expriment leur satisfaction quant à la qualité des contacts qu'ils ont avec leur superviseur (agent de l'Insee). Dans le même temps, les communes sont de moins en moins nombreuses à demander des explications sur les données de populations légales. Elles étaient 1.020 dans ce cas en 2009, mais plus que 456 en 2010 et 321 début 2011 (dont une trentaine de communes ayant réagi "vivement" d'après l'Insee). Après la diffusion, fin 2011, des nouvelles populations légales, environ 200 communes auraient encore demandé des explications aux services de l'Insee, mais seulement une dizaine de maires seraient "franchement mécontents". "Ces maires mettent en évidence le fait que de nouveaux logements ont été construits dans leur commune. Mais cela n'a pas forcément pour conséquence une augmentation de la population. Car il y a, en règle générale, de moins en moins d'occupants dans les logements", analyse l'Insee.

Thomas Beurey / Projets publics

Une croissance démographique géographiquement "plus homogène"
Au 1er janvier 2012, la France compte 65,35 millions d'habitants, dont 63,46 millions en métropole (soit 349.000 personnes de plus en un an), selon l'Insee. La croissance démographique résulte principalement d'un solde naturel élevé, avec 827.000 naissances et 550.000 décès en 2011. L'an dernier, le taux de fécondité des femmes a été supérieur à deux pour la quatrième année consécutive (2,01 en 2011 après le record de 2,03 atteint en 2010). Par ailleurs, l'espérance de vie a encore progressé pour atteindre 84,8 ans pour les femmes et 78,2 ans pour les hommes.
La France a gagné 10 millions d'habitants en 30 ans et 4,2 millions rien que durant ces dix dernières années. Cette croissance de la population est "plus homogène" qu'avant, les "espaces en décroissance" étant plus rares, affirme l'Insee. L'institut a toutefois mis en évidence l'existence d'une "diagonale moins dynamique" qui va des Ardennes jusqu'au nord de la région toulousaine, en passant par la Champagne, la Bourgogne et le Massif central. De nombreux territoires de cette diagonale perdent encore de la population, mais "de façon plus modérée". Les zones de forte croissance démographique sont situées dans les aires urbaines, principalement en Ile-de-France, sur le littoral atlantique, au nord, dans la région toulousaine, sur le littoral méditerranéen, le long du couloir rhodanien et en Alsace.
Selon une étude de l'Insee dévoilée ce 17 janvier (en téléchargement ci-contre), 7 personnes sur 10 habitent dans la région où elles sont nées. Cette proportion varie d'une région à l'autre. Sur 10 personnes nées en Champagne-Ardenne, seules 6 y habitent aujourd'hui. Cette proportion est de plus de 8 sur 10 en Alsace. 
T.B.