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Personnes âgées - La CNSA pointe les freins au développement de l'hébergement temporaire

La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) publie un dossier technique intitulé "Etat des lieux et préconisations sur l'hébergement temporaire des personnes âgées et des personnes handicapées". Ce document d'une centaine de pages - issu d'un atelier organisé par la caisse entre novembre 2010 et avril 2011 - s'adresse en priorité "aux gestionnaires promoteurs qui ne trouvent pas le soutien des décideurs locaux, ainsi qu'aux décideurs locaux qui connaissent des difficultés dans le développement de l'offre, du fait notamment de l'absence de promoteurs impliqués".
Le document comprend deux grandes parties à la vocation bien distincte. La première, forte de trois chapitres, constitue un état des lieux, doublé de considérations pratiques sur le repérage des besoins en hébergement temporaire et l'impact sur l'organisation territoriale de l'offre de services, ainsi que sur les spécificités de l'hébergement temporaire et leurs implications en termes de gestion des structures, de qualité de service et de coopération interservices. La seconde partie regroupe une série de propositions qui s'adressent à la fois aux acteurs locaux et aux décideurs nationaux. Un cinquantaine de pages sont consacrées à diverses annexes, dont une intéressante série de cartes sur la répartition géographique de l'offre.
L'état des lieux s'appuie sur un double constat. Celui d'un cadre législatif et réglementaire encore récent (une dizaine d'années), mais qui favorise une montée en charge rapide de ce type de structures, notamment dans le dessein d'apporter un soutien aux aidants familiaux, dont le rôle et les difficultés commencent à être pris en compte. Le plan Solidarité grand âge et le plan Alzheimer prévoient de financer 6.100 places pour les personnes âgées sur la période 2007-2012, tandis que le plan pluriannuel de création de places en établissements et services pour un accompagnement adapté du handicap tout au long de la vie prévoit 1.050 nouvelles places entre 2008 et 2014. Mais la CNSA observe que la progression de l'offre d'hébergement temporaire est moins rapide qu'escomptée et que la répartition des places n'est pas pleinement satisfaisante, sur le plan géographique comme en termes de profils de structures (petites capacités et structures rattachées très majoritairement à des établissements d'hébergement permanent).

Des freins et des remèdes

Cet état des lieux permet à la CNSA d'identifier trois freins principaux au développement et à un recours accru à l'hébergement temporaire. Le premier tient à la méconnaissance du dispositif par les usagers, les aidants et les professionnels, doublée d'une méfiance à l'égard d'un mode de prise en charge encore trop souvent assimilé à l'hébergement traditionnel. Le deuxième réside dans la difficulté, pour les gestionnaires de ces structures, de formuler un projet d'accueil précis et lisible. La CNSA reconnaît toutefois que la grande diversité des prestations de l'hébergement temporaire - réponse d'urgence, soutien des aidants, bilans de santé, préparation à l'entrée en Ehpad... - ne favorise pas la construction de ce projet d'accueil. Enfin, le dernier frein tient à "une tarification peu adaptée pour les personnes âgées dépendantes", dans la mesure où le reste à charge de l'hébergement temporaire s'ajoute aux frais du domicile familial.
Face à ce constat, la CNSA formule plusieurs propositions. Elle suggère ainsi de travailler, dès l'entrée en hébergement temporaire, sur la préparation du retour au domicile, mais aussi, dans le même esprit, de renforcer l'articulation avec les autres prestations d'aide et de soins mises en place avant et après le passage par l'hébergement temporaire. De même - et malgré les difficultés évoquées supra -, il apparaît indispensable que les structures d'hébergement temporaire élaborent un projet de service spécifique, surtout lorsqu'elles sont rattachées à un établissement traditionnel (long séjour ou Ehpad). La CNSA préconise aussi de renforcer la planification de l'offre d'hébergement temporaire et de favoriser la création de réseaux regroupant les décideurs et les financeurs, afin de coordonner les acteurs d'un même territoire. Enfin, la note recommande de mener un certain nombre d'analyses complémentaires, en particulier pour "d'approfondir la connaissance croisée des besoins des aidants et des aidés, à partir des dynamiques locales qui englobent l'ensemble des solutions de répit". 

 

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