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Travail dominical - La CCIP se dit "attristée" par la décision du Conseil de Paris

La décision du Conseil de Paris le 7 juin de ne pas classer le quartier Haussmann en zone touristique fait beaucoup parler. Une décision que le ministre des PME, Hervé Novelli, a lui-même commentée le 7 juin, lors de la session des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, estimant que "moins de touristes, c'est moins d'emplois et moins d'activité commerciale". Les grands magasins, Galeries Lafayette et Printemps en tête, ont aussi exprimé leur déception, tout comme le Medef et la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) qui se sont dits "profondément inquiets" après cette décision qui empêche les grands magasins d'ouvrir leurs portes le dimanche. Même réaction du côté de la chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP), qui, par la voix de la présidente de sa délégation de Paris, Geneviève Roy, exprime son désarroi.

 

Localtis : Comment avez-vous réagi à la décision de Paris de ne pas classer le quartier des grands magasins en zone touristique ?

Geneviève Roy : Nous sommes profondément attristés par cette décision, sachant que le maire de Paris a même proposé de reclasser cette zone en périmètre d'usage et de consommation exceptionnelle (Puce) ! Cela ne tient pas la route. Quand on parle de faire de Paris une ville attractive, une ville-monde, là on ne met pas les actes en rapport avec les objectifs ! C'est aussi un coup dur pour l'emploi. Pour les seuls magasins Galeries Lafayette et Printemps, cela représentait 600 emplois en équivalent temps plein. On peut donc considérer que le potentiel d'emplois dans cette zone est important. Je ne comprends pas qu'on reste sur une position si passéiste et si moralisatrice...

Vous considérez que c'est aux consommateurs de choisir ?

Si nos concitoyens considèrent que ce n'est pas bien de consommer le dimanche, ils peuvent ne pas le faire. Ce n'est pas à la CCI, ni à la mairie de Paris de dire si c'est bien ou pas, ou de décider à leur place. C'est un véritable manque pour toutes ces personnes qui sont au chômage... et cela, au nom d'un dogme.

Dans son discours, Bertrand Delanoë a proposé d'étendre de 5 à 8 ou 10 le nombre de dimanches ouverts dans cette zone, qu'en pensez-vous ?

Ce n'est tout simplement pas possible dans le cadre de la nouvelle loi. On aurait bien sûr préféré cela. C'était la position de la CCIP quand le Parlement a réétudié la loi dans ce domaine, mais ce n'est pas possible... On va devoir rester en l'état actuel, avec un vrai manque à gagner en termes d'emploi, de chiffre d'affaires et d'attractivité. On espère toutefois encore que le bon sens revienne. Et cela ne nous empêchera pas de continuer à travailler avec la mairie de Paris.

 

Propos recueillis par Emilie Zapalski