Très haut débit - La baisse du coût d'accès aux fourreaux : un levier pour généraliser la fibre optique
"L'infrastructure souterraine de France Télécom représente environ 450.000 kilomètres de fourreaux et de chambres, complétée par 18 millions de poteaux. Le coût et les modalités d'accès à ce génie civil sont déterminants dans l'économie des nouveaux réseaux en fibre optique", plaide l'association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel (Avicca), dans un communiqué mis en ligne ce 15 mars. Pour prolonger la fibre hors des zones denses, la réduction des investissements sur le génie civil est en effet une source d'économie très importante pour les collectivités engagées dans le déploiement de réseaux d'initiative publique. L'Avicca s'appuie notamment sur l'exemple d'un de ses adhérents : le département de la Seine-et-Marne. Le conseil général a conduit une étude montrant que la construction du génie civil souterrain nécessaire représenterait 418 millions d'euros sur un total de 743 millions pour l'ensemble du projet de fibrage (570.000 prises). Pour partie, il serait possible de louer le génie civil de France Télécom, au lieu de le reconstruire. Cette solution représenterait alors une économie de 224,3 millions d'investissement, mais avec un loyer annuel de 24,9 millions d'euros au tarif actuel. Conclusion de l'Avicca : "cela signifie qu'il serait nettement plus rentable de reconstruire et d'amortir du génie civil nouveau (fourreaux et chambres) sur une longue durée que de le louer !". L'association a dénoncé ce qu'elle qualifie "d'aberration économique", dans sa réponse à la consultation publique de l'Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) sur l'accès au génie civil de France Télécom. Elle y demandait d'abord une meilleure prise en compte de l'objectif d'aménagement du territoire ; un principe de tarification qui ne tienne pas compte des longueurs de lignes, pour ne pas défavoriser les zones les moins denses ; l'adoption d'un calcul des coûts historiques qui puisse faire baisser le coût global ; l'élargissement du champ de l'offre de génie civil à la desserte des immeubles professionnels afin que soient également concernés les services publics et les entreprises. Et enfin, l'extension de la régulation aux supports aériens qui représente une alternative au déploiement souterrain de la fibre. En conclusion, l'Avicca invite à nouveau l'Arcep à comparer la régulation des offres d'accès avec "les avantages et inconvénients d'une solution plus structurelle pour le passage au FTTx, à savoir une séparation de l'opérateur historique". Sur le sujet de la séparation fonctionnelle et des solutions pour la montée en débit des territoires, l'association organise une journée de formation pour " établir son projet Très haut débit", le 30 mars prochain à Paris, après son Assemblée générale.
Luc Derriano / EVS