Elus - Jean-Pierre Bel lâchera la présidence du Sénat dès septembre
A trois semaines des municipales et six mois des sénatoriales, le président du Sénat, Jean-Pierre Bel, a créé la surprise ce mercredi 5 mars en annonçant qu'il abandonnerait son fauteuil au bout de seulement trois ans, invoquant "un choix personnel très ancien".
"Quand on a plus de 30 ans de vie élective, c'est un peu normal à 62 ans de dire qu'on s'arrête", a confié à l'AFP le sénateur de l'Ariège, devenu à l'automne 2011 premier président socialiste du Sénat sous la Ve République. C'est dans une tribune au journal Le Monde daté de jeudi qu'il annonce sa décision. "C'est d'abord un choix personnel très ancien", affirme celui qui a été pour la première fois sénateur en 1998. "Dès les premiers jours qui ont suivi mon élection à la présidence, j'en ai informé François Hollande, alors qu'il était lui-même candidat à la candidature pour la présidence de la République. Lui et lui seul", ajoute-t-il. "Les gens comprennent ma décision", estime Jean-Pierre Bel. "La politique va changer très vite et de plus en plus d'hommes politiques comme moi ou Bertrand Delanoë vont décider d'eux-mêmes de s'arrêter", poursuit-il.
Le départ de Jean-Pierre Bel à quelques mois du renouvellement par moitié de la Haute Assemblée en septembre pourrait rebattre les cartes au sein de son camp. Mais pour François Rebsamen, président du groupe PS au Sénat, il faut d'abord gagner les municipales, puis les sénatoriales, assure-t-on dans son entourage. Les municipales sont en effet la clé des sénatoriales puisque les grands électeurs qui désignent les sénateurs sont principalement des représentants des communes. Mais d'ici septembre, Jean-Pierre Bel compte "rester président du Sénat à plein pot". "J'espère être le plus actif possible pendant la campagne", dit-il. Sur son avenir il ne dévoile rien. "J'ai plusieurs possibilités, je n'ai pas encore tranché."
Jean-Pierre Bel avait été élu en 1983 maire de Mijanes, village haut perché des Pyrénées. Sa rencontre en 1986 avec Lionel Jospin fait décoller sa carrière politique. Il gravit alors un à un les échelons du PS, d'abord dans la fédération de l'Ariège, puis dans la région Midi-Pyrénées. Il est ensuite promu secrétaire national du PS chargé des fédérations (1994-1997) puis des élections (1997-2000). Lors de la campagne présidentielle de 2007, il a élaboré le projet socialiste de réforme des institutions. Parallèlement, il poursuit sa carrière d'élu, d'abord en 1992 comme conseiller régional. Puis il ravit à la droite en 1998 le canton de Lavelanet (ville dont il sera maire de 2001 à 2008). En 2004, six ans après son entrée à la Haute Assemblée, il avait pris la tête du groupe PS.