Investissements étrangers : les projets industriels s'implantent surtout hors des métropoles
Plus des deux tiers des investissements industriels étrangers en 2016 sont répartis dans les villes moyennes et les territoires ruraux et périurbains, d'après le baromètre EY de l'attractivité de la France pour l'année 2016 publié le 23 mai 2017.
Le baromètre EY de l'attractivité de la France pour l'année 2016, publié le 23 mai 2017, comporte plusieurs bonnes nouvelles. En premier lieu, l'attractivité de la France se redresse, avec 779 projets d'implantation ou d'extension annoncés par les investisseurs étrangers, soit une augmentation de 30% en 2016 par rapport à 2015. Ces projets ont permis la création de 16.980 emplois, soit 24% de plus qu'en 2015.
Deuxième bonne nouvelle : l'industrie n'est pas en reste. Elle concerne 212 projets sur les 779 et ces projets sont majoritairement implantés hors des métropoles. Les villes moyennes et les territoires ruraux et périurbains attirent ainsi 69% des investissements industriels étrangers : 50 projets, soit 24% des projets industriels, sont implantés dans les villes moyennes et 96 (45%) sont implantés dans les territoires ruraux et périurbains. Les métropoles ne captent que 12% des projets industriels et les grandes villes 19%.
"Ces sites industriels portés par des investisseurs étrangers sont d'autant plus précieux pour la France qu'ils contribuent au développement de nos territoires et à leur maintien dans l'économie mondiale", affirme EY. Les dirigeants que le cabinet a interrogés sont optimistes : 65% ont confiance en l'avenir de l'industrie en France. Une vision rassurante face au déclin industriel qui se poursuit depuis plusieurs années en France avec plus d'un million d'emplois perdus en vingt-cinq ans. Seul bémol à ces données : le nombre d'emplois concernés par les implantations industrielles est jugé modeste. Il correspond à 27 emplois par projet.
L'Ile-de-France draine plus d'un projet sur trois
Les métropoles françaises attirent quant à elles la majorité (68%) des projets étrangers de haute valeur ajoutée comme les fonctions marketing et commerciales, les centres de recherche et développement et les centres de décision. "Le Grand Paris et les métropoles françaises tirent l'attractivité de la France", assure EY. L'Ile-de-France draine ainsi plus d'un projet sur trois (contre un sur quatre l'année précédente), le plus souvent des projets tertiaires et commerciaux, des centres de décision et des centres de R&D. Les autres grandes métropoles régionales captent aussi une part conséquente des investissements étrangers dans les fonctions à haute valeur ajoutée : 72 projets de fonctions tertiaires et commerciales sont ainsi implantés dans des métropoles hors Ile-de-France, 23 projets de logistique, 17 projets de centres de R&D et 6 projets de centres de décision.
Enfin, dans le palmarès des villes "entreprenantes de demain" qui pourraient concurrencer Paris, les dirigeants placent Lyon en première position (57%). Suivent Bordeaux (23%), Marseille (20%), Toulouse (16%), Nantes (13%), et Lille (10%).
Industrie : l'écart entre fermetures et ouvertures d'usines se resserre
L’écart entre les ouvertures et les fermetures d’usines s’est réduit en 2015, selon une étude récente de Trendeo. Certes, le solde reste négatif avec 44 usines en moins. Mais on est bien loin du niveau atteint en 2009 : le solde était alors de 219 usines en moins. En 2015, indique l’observatoire de l’emploi et de l’investissement, les fermetures ont continué de baisser (-13%), mais les ouvertures ont également chuté de 11%. L’effet sur l’emploi reste négatif, les entreprises créées comportant généralement moins d’emplois que celles qui ferment. D’ailleurs, le nombre d’emplois médian par usine créée a diminué de 30 à 20 entre 2009 et 2015. Les principales régions où le nombre d’usines progresse sont le Nord-Pas-de-Calais, Midi-Pyrénées et l’Aquitaine (les données datant d’avant la réforme des régions). En revanche, le Centre est la région la moins bien lotie. C’est même la région "qui perd, de très loin, le plus grand nombre d’usines depuis 2009", souligne Trendeo. A elle seule, elle a perdu 76 usines de plus qu’elle n’en a créé en six ans.
M.T.