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Education, formation : des dispositifs amplifiés pour "l'égalité des chances"

“Le fil rouge de cette relance, c’est d’investir sur notre jeunesse”, a insisté Emmanuel Macron ce mardi 8 septembre devant un parterre de lycéens masqués, lors de son déplacement dans un lycée professionnel en Auvergne, consacré à l'enjeu de "l'égalité des chances". Faisant valoir un "investissement" de 6,5 milliards d’euros pour qu'il n'y ait aucun jeune sans solution - ce qui correspond au plan jeunes annoncé fin juillet -, il a évoqué l'élargissement de dispositifs tels que les cordées de la réussite, les internats d'excellence ou les campus d'excellence.

"Casser les discriminations à la racine", "changer les représentations dans l'école et le monde du travail". Devant la presse et les lycéens, le chef de l'État, accompagné de pas moins de trois ministres - Jean-Michel Blanquer (Éducation), Frédérique Vidal (Enseignement supérieur) et Élisabeth Moreno (Egalité femmes-hommes, diversité et égalité des chances) -, a dû lutter contre une longue quinte de toux, avant de réclamer "un masque plus léger"... Un changement salutaire qui a permis à Emmanuel Macron de finir l'énumération des dispositifs en faveur de "l'égalité des chances" des jeunes issus de milieux défavorisés. 
Concernant l'un des plus anciens de ces dispositifs, "les cordées de la réussite", lancé en 2008, le président a annoncé un passage à 200.000 places, contre 80.000 places aujourd'hui, "avec un système de bourses". Le dispositif vient en effet d’être rénové par une instruction du 27 août (lire notre article du 28 août 2020). Concrètement, il s'agit de créer un continuum d’accompagnement de la classe de 4e au lycée et jusqu’à l’enseignement supérieur pour les collégiens et lycéens issus de milieux modestes. 

Internats d’excellence : un par département d’ici 2022

Emmanuel Macron a confirmé que le nombre d'internats d'excellence, destinés à aider les jeunes issus de milieux défavorisés ou "vivant loin de l'offre scolaire", passera de "un peu moins d'une quarantaine" actuellement à "un par département" d'ici à la rentrée 2022. L’objectif était déjà défini dans le plan 2020-2022 pour "l’internat du XXIe siècle", qui avait été présenté en juillet 2019 par Jean-Michel Blanquer (lire notre article du 1er juillet 2019). "Il y en aura en collège comme en lycée", a t-il souligné. 

Maintenir le cap des 491.000 jeunes en apprentissage

"Fin 2019, il y avait 491.000 jeunes en apprentissage, ce qui représente une augmentation de 25% en 18 mois", s'est réjoui Emmanuel Macron, qui souhaite "maintenir ce cap". Il a rappelé l’une des mesures du plan jeunes (lire notre article du 23 juillet 2020) qui consiste pour "l'État à payer pour l'employeur quand il prend un jeune en apprentissage" : "8.000 euros en plus pour les plus de 18 ans et 5.000 euros pour les moins de 18 ans." Concernant le regard porté sur l'apprentissage, le président estime que "les choses sont en train de changer" : "C’est une voie d’excellence", "ce n’est pas synonyme d’échec scolaire, c’est faux". Selon lui, cela fonctionne désormais en France depuis trois ans dans la mesure où l’apprentissage a été développé dans la filière professionnelle technique et supérieure. 
Emmanuel Macron s'engage donc à "redoubler" les efforts sur l'apprentissage et l'alternance. Il a souhaité que les jeunes confrontés à la crise sanitaire et économique ne soient pas "une génération sacrifiée" mais une génération "à l'ambition redoublée". 

80 campus Harvard des métiers d'ici 2022

Le président a également souhaité "booster nos campus d’excellence, nos Harvard des métiers", annonçant un objectif de 80 campus d'ici 2022, sachant qu'une première vague de 23 campus avait été annoncée en février dernier (lire notre article du 6 février 2020). L'idée est de faire émerger des "Harvard" de la voie professionnelle en créant des campus rassemblant lycées, centres d'apprentissage et universités dans l'espoir de répondre plus directement aux besoins de main-d'oeuvre. .

Au titre des dispositifs permettant de lutter pour l'égalité des chances ont également été évoqués les classes dédoublées dans les quartiers d'éducation prioritaire REP et REP+ (Emmanuel Macron a souligné que 300.000 enfants profitaient de ces classes limitées à 12 élèves), les petits déjeuners gratuits (servis l'an dernier à 110.000 élèves de maternelle et de primaire de territoires défavorisés) ainsi que l’obligation scolaire dès l’âge de 3 ans.