Plan jeunes, insertion des publics éloignés de l’emploi : de nouveaux décrets publiés en août pour affronter la crise
Cet été, le gouvernement a finalisé ses premières réponses pour faire face à la crise économique. Les derniers décrets concernant le plan "un jeune une solution" visant notamment le soutien de la filière apprentissage sont parus.
Annoncés au début de l’été par le gouvernement, les outils destinés à relancer l’emploi des publics les plus fragiles sont désormais au point. Élément du plan de relance de 100 milliards d’euros qui sera détaillé jeudi 3 septembre, le plan "un jeune une solution", déjà dévoilé à la fin de juillet, a été traduit en une série de décrets ou arrêtés qui viennent d’être publiés au Journal officiel, issus de la loi du 30 juillet 2020 de finances rectificatives pour 2020.
Aides à l’emploi d’alternant
Le décret du 24 août (n° 2020-1085) fixe l'aide accordée aux employeurs de salariés bénéficiaires d'un contrat de professionnalisation.
Les contrats d’apprentissage conclus dans les entreprises entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021 pour un diplôme ou un titre à finalité professionnelle équivalant, au plus, au niveau master, bénéficieront d’une aide maximale de 5.000 euros pour les moins de 18 ans et de 8.000 euros après la majorité. Les mêmes montants sont prévus pour les contrats de professionnalisation, tel que le rappelle un second décret du 24 août (n° 2020-1084). Si l’aide est versée sans condition pour les entreprises de moins de 250 salariés, au-delà, les entreprises devront s’engager à atteindre un pourcentage d’alternants.
Soutien aux alternants
Pour tenir compte de la crise de l’emploi qui frappe les CFA au portefeuille en raison du système du coût-contrat, un autre décret du 24 août (n° 2020-1086) organise la prise en charge financière des coûts du cycle de formation lorsque l’apprenti n’a pas encore trouvé d’employeur, sur six mois et non plus sur trois, entre le 1er août 2020 et le 31 décembre 2020.
Aide à l’embauche pour les moins de 26 ans
Mesure plus globale destinée à stimuler l’emploi des jeunes diplômés, le décret du 5 août (n° 2020-982) institue lui une aide de 4.000 euros à l’embauche des jeunes moins de 26 ans pour les CDI ou CDD d’au moins trois mois. Ce coup de pouce concerne la première année d’exécution des contrats signés entre le 1er août et le 31 janvier 2021, dont la rémunération est inférieure ou égale à 2 Smic.
Emploi : soutien aux champs du handicap et de l’insertion
Le gouvernement a également annoncé 300 millions euros d’aides exceptionnelles pour les structures d’insertion par l’activité économique et les entreprises adaptées. Les demandes d’aide devront être adressées d’ici le 30 septembre prochain. Objectif : "soutenir économiquement et accompagner la transformation des 5.000 structures concernées, qui rassemblent aujourd'hui plus de 200.000 salariés".
Autre mesure qui n’est, elle, pas liée à la crise, la liste des entreprises adaptées retenues pour expérimenter le CDD tremplin – un contrat de travail de deux ans devant favoriser l’insertion de personnes handicapées - a été mise à jour dans un arrêté du 31 juillet. Par un autre arrêté publié à la même date, deux nouvelles entreprises adaptées sont par ailleurs autorisées à faire du travail temporaire dans le cadre d’une expérimentation prévue par la loi Avenir professionnel.
75 millions d’euros pour former 75.000 salariés
Accompagner près de 75.000 salariés en 2020 et 2021 : tel est l’objectif de la somme de 75 millions d’euros issue du fonds social européen, qui viendra renforcer les moyens des 11 opérateurs de compétences, a annoncé le gouvernement, le 29 juillet.
Cette aide aura pour but de "renforcer les actions de formation à destination des entreprises employant plus de 50 salariés au sein de près de 130 secteurs d’activité (sociétés de prestation de service, services à la personne, services automobiles, BTP, métiers du soin …)". Il s’agira en particulier de "sécuriser leurs trajectoires professionnelles" et d’"accompagner la transformation des métiers".