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Social / Europe - Inégalités de niveaux de vie : la France est dans la moyenne européenne

La mesure des inégalités de niveaux de vie révèle que la France se situe dans la moyenne des pays de l'Union européenne (UE), d'après une étude de l'Insee publiée le 24 avril. Notre pays est par ailleurs plutôt bien positionné dans l'Europe des 28 en ce qui concerne les indicateurs de pauvreté et d'exclusion sociale. "Cette position tient au fait que notre pays fait partie des plus avancés en termes de niveau de développement économique ; elle est aussi due à l'importance relative des transferts sociaux", expliquent les auteurs de l'analyse.

Inégalités : la France entre le nord et le sud de l'Europe

L'Insee souligne que la France fait partie des pays européens à revenus élevés, au même titre que l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et la Suède. En standards de pouvoir d'achat, le niveau de vie médian varie de 1 à 7 entre les pays de l'UE, la Roumanie se trouvant en bas et le Luxembourg en haut de l'échelle.
Quant aux inégalités de niveaux de vie propres à chaque pays, elles sont notamment appréhendées par le calcul du coefficient de Gini. Ce dernier est de 30,5% pour la France en 2011, soit un taux quasiment identique à la moyenne de 30,6% des pays de l'UE. Parmi les pays les plus égalitaires dans la répartition du revenu entre les habitants, "figurent d'une part les pays du nord de l'Europe (Suède, Finlande, Pays-Bas), d'autre part certains pays d'Europe centrale dont les revenus sont faibles mais peu dispersés (Slovaquie, Slovénie, République tchèque)", détaille l'Insee. A l'inverse, les pays les plus inégalitaires sont la Roumanie, la Bulgarie, la Lettonie, la Grèce, l'Espagne et le Portugal.

Les prestations sociales jouent leur rôle d'amortisseur 

Pour une mesure plus exhaustive, la pauvreté et l'exclusion sociale sont appréhendées à travers trois indicateurs : la pauvreté monétaire, les privations matérielles subies par le ménage et l'exclusion du marché du travail. Considérant la seule notion de pauvreté monétaire (correspondant au taux de personnes vivant sous le seuil de pauvreté défini par l'UE, soit 60% du niveau de vie médian du territoire considéré), 17% des Européens sont pauvres. A 14%, les Français sont de ce point de vue dans une meilleure situation que l'Allemagne et le Royaume-Uni (tous les deux à 16%). La pauvreté monétaire est cependant nettement plus faible en République tchèque et aux Pays-Bas (autour de 10%).
Selon l'Insee, de nombreux facteurs entrent en jeu pour expliquer ces variations dans la répartition des revenus : "des différences dans la distribution des revenus d'activité et du patrimoine ainsi que des pensions de retraites", mais aussi "le niveau et la répartition des prestations sociales, des structures familiales et de la participation des femmes au marché du travail".
Sur le rôle des prestations sociales dans la réduction des inégalités, l'étude souligne que l'effet d'amortissement des transferts a surtout joué en France au plus fort de la crise, en 2008 et 2009, et un peu moins par la suite. 

1 Européen sur 4 en risque de pauvreté et d'exclusion sociale

"En revanche, ajoute l'Insee, l'augmentation du risque de pauvreté et d'exclusion sociale dans son ensemble a été plus faible en France" que dans l'ensemble de l'Europe. En 2012, ce "risque", dont la mesure s'appuie sur les trois indicateurs de pauvreté et d'exclusion sociale, concernerait 124 millions d'Européens, soit un quart de la population de l'UE 28. Parmi eux, on compte près de 12 millions de résidents français, soit une personne sur cinq vivant dans notre pays.
Cette analyse des inégalités fait partie de l'édition 2014 de "La France dans l'Union européenne", qui contient de nombreux éléments sur la situation économique et sociale de la France et de l'Europe, ainsi que des dossiers thématiques sur le travail, l'éducation et l'agriculture.