L'immobilier logistique et le e-commerce s'engagent à réduire leur impact environnemental
Réduire l'impact environnemental de l'immobilier logistique et du e-commerce. C'est ce à quoi s'engagent plusieurs acteurs de ces secteurs en signant avec l'État deux chartes sur le sujet le 28 juillet 2021. Seul bémol : le géant Amazon refuse pour le moment de signer...
Plusieurs acteurs du e-commerce et de l'immobilier logistique ont signé avec le gouvernement jeudi 28 juillet 2021 deux chartes d'engagements destinées à réduire leur impact environnemental. "La crise covid a mis en évidence l'importance et le caractère vital des chaînes logistiques mais aussi ses inconvénients avec des contestations locales au moment de l'installation de sites logistiques ; elle a aussi mis en avant l'impact environnemental du e-commerce qui réduit son acceptabilité", explique-t-on au ministère de la Transition écologique. En conséquence, le gouvernement a chargé en mars 2021 Anne-Marie Idrac, présidente de France Logistique, et France Stratégie, d'une mission de concertation avec les professionnels, les associations et les partenaires sociaux pour réfléchir aux conditions de développement de ces filières plus responsable. En résulte un rapport "pour un développement durable du commerce en ligne", remis au gouvernement en mars 2021, et donc ces chartes qui doivent amener les entreprises à mener des actions "ambitieuses, précises et quantifiables", expliquent les ministères concernés, "pour qu'on puisse en suivre les effets au fil du temps".
Une conférence régionale de la logistique
La charte sur l'immobilier logistique mobilise une trentaine d'acteurs. Parmi les engagements : une couverture de plus de 50% des surfaces de toute nouvelle construction en panneaux photovoltaïques, des installations sur des friches existantes plutôt que sur des terres non artificialisées, et l'infiltration de l'intégralité des eaux de pluie pour éviter les inondations.
En contrepartie de ces engagements, l'État propose d'accompagner ces entreprises dans les démarches, en facilitant par exemple l'instruction des dossiers. Autre engagement de l'État : la réalisation d'un inventaire des friches existantes et la mise en place d'une conférence régionale de la logistique d'ici fin 2021, pour élaborer une stratégie à l'échelle régionale. Cette conférence, "à l'initiative des services de l'État mais pleinement ouverte aux collectivités qui souhaitent y participer, doit permettre de mettre en place une dynamique de planification de la logistique à l'échelle régionale", explique le ministère de la Transition écologique, qui souhaite un échange entre l'État, les collectivités et les acteurs de l'immobilier logistique pour identifier les zones les plus pertinentes pour installer les entrepôts logistiques.
Amazon n'a pas souhaité signer la charte
Côté e-commerce, les engagements sont nombreux : réduire le volume des emballages des livraisons pour au moins 75% des produits ou des colis d'ici au 30 décembre 2024, regrouper systématiquement l'expédition des produits commandés en même temps par un même consommateur, informer le consommateur sur l'impact environnemental de la livraison et lui proposer plusieurs modalités de livraison différentes, identifier dans le catalogue des produits ceux qui ont un meilleur bilan environnemental... Une quinzaine d'acteurs, dont CDiscount, Ebay, Fnac-Darty, La Redoute, Maison du Monde ou Showroomprivé, sont impliqués mais le poids lourd du secteur, Amazon, n'a en revanche pas souhaité signer la charte.
Ces chartes sont valables pour six ans, et pourront être complétées à mi-parcours. Elles ne prévoient par contre aucune sanction si les entreprises ne respectent pas leurs engagements. Les avancées seront suivies, pour le cas de l'immobilier logistique, par le comité interministériel de la logistique (Cilog) déjà à l'oeuvre, et pour le e-commerce par un comité de suivi qui sera mis en place rapidement.