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Tourisme - Hôtellerie : 2013, année morose

Comme en chaque début d'année, le cabinet MKG Group publie son bilan de l'activité hôtelière. Selon ses estimations, "l'année 2013 s'est caractérisée par une évolution des performances hôtelières en 'tôle ondulée' sur l'ensemble de la période, alternant périodes de repli et de reprise". Après avoir connu un creux marqué au début du printemps et à l'automne, l'activité semble s'être stabilisée à la fin de 2013.

Une baisse de 0,7% du revenu par chambre

L'année restera toutefois comme un millésime médiocre, avec un recul moyen de 0,7% du revenu par chambre (RevPAR), qui est le principal indicateur de synthèse de l'activité hôtelière. Cette baisse s'explique par la combinaison d'un recul de la fréquentation des établissements (-0,2 point d'occupation) et des prix moyens (-0,4%). Ce recul d'ensemble cache toutefois des évolutions géographiques contrastées. Certaines villes comme Strasbourg et surtout Marseille - boostée par son titre de capitale européenne de la culture - ont vu au contraire leur activité hôtelière se développer en 2013 et affichent un RevPAR en nette progression.
Même s'il est sans doute trop tôt pour y voir le signe du décrochage redouté de l'économie française en Europe, le résultat médiocre de l'activité hôtelière française ne manque pas d'inquiéter. Il survient en effet alors que la plupart des pays européens ont enregistré, l'an dernier, une progression de leurs indicateurs hôteliers. C'est le cas du Royaume-Uni et de l’Allemagne, mais aussi de l’Italie, qui connaît un redressement de sa fréquentation hôtelière après plusieurs années difficiles. Sans même parler de l'Espagne, qui a battu tous ses records de fréquentation en 2013.

L'hôtellerie française est-elle toujours compétitive ?

Comme le souligne l'étude de MKG Group, "les performances hôtelières moroses de 2013 invitent à s'interroger sur la compétitivité de l'hôtellerie française". Le cabinet rappelle en effet que "parmi les grands pays européens, la France est le pays où les prix moyens ont le plus augmenté entre 2000 et 2013, notamment sous l'effet d'une stagnation puis d'une baisse de l'offre de chambres depuis 2008". Un mouvement inverse s'est toutefois amorcé en 2013, puisque la hausse des prix hôteliers a connu une pause l'an dernier (-0,4%).
MGK Group explique ce mouvement à la hausse depuis une décennie par différents facteurs : le poids croissant des sites de réservation en ligne qui ont fait flamber leurs commissions et captent une partie de la valeur ajoutée (mais ceci vaut aussi pour les autres pays européens), le poids de la masse salariale et notamment des charges sociales, ainsi que l'adaptation au nouveau cadre réglementaire (accessibilité aux personnes handicapées, normes de sécurité renforcées...). MKG Group estime ainsi qu'en 2013, les établissements hôteliers français ont "plus souvent investi pour s'adapter aux normes que pour rénover leurs chambres ou apporter d'autres innovations produit, tandis que beaucoup d'autres sont freinés par les doutes sur les perspectives d'activité ou ont des difficultés de financement de leurs projets".
Les prix pourraient donc repartir à la hausse en 2013 - avec le risque d'un nouveau recul de l'activité -, d'autant plus que les hôteliers sont confrontés, depuis le 1er janvier 2014, à la hausse de la TVA (qui passe de 7% à 10%). Un sondage réalisé pour l'occasion montre que 89% des hôteliers français envisagent de répercuter cette hausse dans leurs tarifs TTC : 52% intégralement, 19% principalement et 18% légèrement. Seuls 11% des hôteliers envisagent, a priori, de ne pas répercuter les trois points de TVA supplémentaires.  

 

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