Insertion - Haute-Vienne : pourquoi nous n'expérimenterons pas le RSA
On compte aujourd'hui 16 départements officiellement autorisés à expérimenter le revenu de solidarité active (RSA) - lire notre article du 5 novembre - et d'autres ont déposé une candidature ou annoncé qu'ils prévoyaient de le faire. Martin Hirsch indiquait d'ailleurs le 6 novembre avoir demandé l'accord du Premier ministre pour élargir la liste des départements expérimentateurs au-delà des 25 envisagés. De quoi laisser penser que tous les départements ou presque sont au moins tentés par cette démarche ! Or, Marie-Françoise Pérol-Dumont, présidente du conseil général de Haute-Vienne, a fait savoir haut et fort le 8 novembre que son département à l'intention "de ne pas participer à l'expérimentation" du RSA. Rappelant que le transfert du RMI aux départements entraînera pour eux d'ici fin 2007 une surcharge financière de 2,3 milliards d'euros (11 millions d'euros en cumulé en Haute-Vienne), l'élue PS estime tout d'abord que "l'expérience engagée il y a plus d'un an par certains départements est loin d'être probante notamment quant au nombre de personnes qui ont pu bénéficier du dispositif". Elle met également en avant le risque de voir les bénéficiaires du RSA "installés durablement dans un temps partiel non voulu" et s'interroge parallèlement sur la question des "travailleurs pauvres" : "Ils sont payés aux alentours du Smic et leurs revenus globaux, pour un emploi à plein temps complet, ne seraient que très peu supérieurs à ceux des bénéficiaires du RSA." Enfin, Marie-Françoise Pérol-Dumont doute de l'intérêt de tester un dispositif dont la généralisation est annoncée pour 2008 (pourra-t-on véritablement, dans ces conditions, en "corriger les effets négatifs ?").
C.M.